Des Palestiniens observent les dégâts causés par une attaque aérienne israélienne à Rafah, à Gaza, le vendredi 9 février 2024 / Photo: AP (AP)

"La victoire est à portée de main. Nous allons le faire", a déclaré M. Netanyahu dans un entretien à la chaîne ABC News qui sera retransmis ce dimanche et dont des extraits ont été diffusés samedi soir. Le Hamas a, lui, mis en garde "contre une catastrophe et un massacre qui pourraient aboutir à des dizaines de milliers de martyrs et de blessés".

Plus de 1,3 million de Palestiniens vivent à Rafah selon l'ONU, dont une grande majorité sont des civils ayant fui la guerre d'Israël contre Gaza qui fait rage depuis quatre mois. Benjamin Netanyahu y a ordonné mercredi la préparation d'une opération militaire.

"Une catastrophe humanitaire indescriptible"

L'opération israélienne suscite l'inquiétude à l'étranger. L'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, s'alarment du sort des civils. Le président américain Joe Biden avait haussé le ton jeudi contre Israël, jugeant "excessive" sa "riposte" à l'attaque du 7 octobre.

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré qu'une offensive militaire sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, "au milieu de ces personnes vulnérables et complètement exposées, conduirait à un désastre".

Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, une éventuelle offensive de l'armée israélienne à Rafah s'apparenterait à "une catastrophe humanitaire indescriptible".

L’Arabie saoudite a prévenu samedi "des répercussions très graves" sur la population civile d'un assaut contre Rafah. "La violation continue du droit international et du droit humanitaire international confirme la nécessité d'une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU pour empêcher Israël de provoquer une catastrophe humanitaire", ajoute le communiqué de Ryad.

Le Koweït, le Qatar et les Émirats arabes unis (EAU) ont, également,i condamné le projet de l'armée israélienne d'attaquer Rafah.

A quelques kilomètres au nord, à Khan Yunis, les combats se concentrent dans l'enceinte de l'hôpital Nasser, le plus grand du sud de Gaza, assiégé par les chars israéliens où se trouvaient encore samedi 300 employés, 450 blessés et 10.000 déplacés, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Rafah, adossée à la frontière fermée avec l'Egypte, est le dernier grand centre urbain où Tsahal n'a pas encore pénétré. Cette ville, transformée en un gigantesque campement de fortune, est le principal point d'entrée pour l'aide humanitaire, toujours insuffisante.

Samedi, de nouvelles frappes israéliennes ont visé Rafah, tuant cinq policiers, selon des sources de sécurité palestiniennes.

L'armée israélienne a lancé une offensive qui a fait 28.064 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de Gaza, au gouvernement dans le territoire depuis 2007.

Environ 1,7 million de personnes, selon l'ONU, sur un total de 2,4 millions d'habitants, ont fui leur foyer depuis le 7 octobre, beaucoup d'entre elles déplacées plusieurs fois à travers le territoire dévasté, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure.

Le déplacement forcé de plus d'un million de Palestiniens "sans trouver un endroit sûr où aller (...) aurait des conséquences catastrophiques", a averti Nadia Hardman, spécialiste des droits des migrants et des réfugiés pour Human Rights Watch.

Agences