L’assassinat d'Ismaïl Haniyeh, dans une frappe aérienne israélienne en Iran, ouvre une période de questionnements quant au futur leadership du Hamas. Haniyeh, qui était à la tête du bureau politique du Hamas depuis 2017, était une figure centrale, connue pour être le visage diplomatique du mouvement.
Son adjoint, Saleh al-Arouri, devait normalement prendre la succession de Haniyeh, mais celui-ci a été assassiné en janvier 2024 lors d'une frappe israélienne à Beyrouth.
La disparition de ces deux dirigeants en l'espace de quelques mois laisse un vide que le Hamas devrait rapidement combler.
En attendant, le bureau politique du Hamas devrait se réunir dans les prochains jours pour désigner son successeur, et plusieurs noms circulent, déjà, parmi les remplaçants potentiels.
Khaled Mechaal
Khaled Mechaal, né en 1956 en Cisjordanie, est l’un des fondateurs du Hamas.
Sous les instructions directes du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, les services de renseignement israélien avaient tenté de l’assassiner en 1997 alors qu'il vivait en Jordanie.
Des agents du Mossad sont entrés en Jordanie avec des passeports canadiens falsifiés et avaient injecté à Mechaal une substance toxique alors qu'il marchait dans la rue. Les autorités jordaniennes ont découvert la tentative d'assassinat et arrêté deux membres du Mossad.
Le défunt roi Hussein de Jordanie avait demandé au Premier ministre israélien l'antidote à la substance injectée à Mechaal. Sous la pression du président américain de l'époque, Bill Clinton, Netanyahu avait fourni l'antidote après avoir initialement rejeté la demande.
Mechaal, qui vit au Qatar, avait visité la bande de Gaza pour la première fois en 2012 et avait été accueilli par des responsables palestiniens et des foules de Palestiniens sorties pour l'acclamer.
Le Hamas a élu Ismail Haniyeh pour succéder à Mechaal à la tête de son bureau politique en 2017, et Mechaal est devenu chef du bureau politique du groupe à l'étranger.
Actuellement basé au Qatar, Meshaal pourrait offrir une continuité tout en apportant une perspective plus diplomatique.
Mahmoud Zahar
Mahmoud Zahar, né à Gaza en 1945 d'un père palestinien et d'une mère égyptienne, est considéré comme l'un des dirigeants les plus en vue du Hamas et un membre de la direction politique du mouvement.
Il a fait ses études à Gaza et à l'université du Caire, puis a travaillé comme médecin à Gaza et à Khan Yunis jusqu'à ce que les autorités israéliennes le renvoient en raison de ses positions politiques.
Mahmoud Zahar a été détenu dans les prisons israéliennes en 1988, quelques mois après la fondation du Hamas. Il faisait partie de ceux qui ont été déportés par Israël en 1992 dans une zone neutre, où il a passé un an.
Avec la victoire du Hamas aux élections de 2006, Zahar a rejoint le ministère des Affaires étrangères dans le gouvernement nouvellement formé par le Premier ministre de l’époque, Ismail Haniyeh.
Israël a tenté d'assassiner Zahar en 2003, lorsqu'un avion a largué une bombe sur sa maison à Gaza. L'attaque lui a causé des blessures mineures mais a tué son fils aîné, Khaled. Son deuxième fils, Hossam, membre des Brigades Al-Qassam, a été tué dans une frappe aérienne israélienne à Gaza en 2008.
Yahya Sinwar
Yahya Sinwar, né en 1962, est le chef du mouvement Hamas dans la bande de Gaza. Il est le fondateur du service de sécurité du Hamas, connu sous le nom de Majd, qui gère les questions de sécurité intérieure, enquête sur les agents israéliens présumés et traque les officiers des services de renseignement et de sécurité israéliens. Il est considéré comme le cerveau de l'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël.
Sinwar a été arrêté trois fois. Après sa troisième arrestation en 1988, il a été condamné à quatre peines de réclusion à perpétuité. Mais il a été l'un des 1 027 prisonniers palestiniens et arabes israéliens libérés par Israël en échange d'un soldat israélien retenu captif pendant plus de cinq ans par le Hamas.
Sinwar a repris sa position de leader éminent au sein du Hamas avant d'être nommé chef du bureau politique du groupe dans la bande de Gaza en 2017.
Marwan Issa
Marwan Issa, commandant en second des Brigades Izz al-Din al-Qassam, était considéré comme le bras droit de Mohammed Deif, chef des Brigades, qui aurait été tué, le mois dernier, selon les dernières déclarations d’Israël. Le Hamas n'a pas confirmé que Marwan Issa a été tué lors d'une frappe aérienne israélienne en mars 2024, comme l'a rapporté la Maison Blanche.
Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, avait déclaré qu'il avait été tué par l’armée israélienne, à la suite de rapports dans les médias israéliens affirmant qu'il était mort dans une frappe sur un complexe de tunnels sous le camp de réfugiés de Nuseirat.
Avant les rapports sur sa mort, il figurait sur la liste des personnes les plus recherchées par Israël et avait été blessé lors d’une tentative d’assassinat israélienne en 2006. Les forces israéliennes l'ont détenu pendant cinq ans lors de la première intifada en raison de son activité au sein du Hamas.
L'Autorité palestinienne l'a arrêté en 1997, mais il a été libéré après la deuxième intifada en 2000. Les avions de guerre israéliens ont également détruit sa maison deux fois lors des invasions de Gaza en 2014 et 2021, pendant lesquelles son frère a été tué.
Il aurait joué un rôle de premier plan dans la planification des attaques du 7 octobre en Israël.