Le président sortant Abdelmadjid Tebboune est le grand favori du scrutin. / Photo: Reuters (Reuters)

Le taux de participation préliminaire à l'élection présidentielle en Algérie qui s'est déroulée, samedi 7 octobre, est de 48,03%, a annoncé, tard dans la nuit de samedi, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi.

Pour la communauté algérienne à l'étranger, le taux de participation est de 19,57%.

Ce taux était de 26,46% au niveau national et de 18,31% au sein de la communauté nationale à l'étranger à 17h00.

En annonçant ces résultats, Mohamed Charfi a précisé que "l'opération est toujours en cours à l'étranger", et que les "données pourraient changer".

Mohamed Charfi a justifié le retard accusé dans l’annonce du taux de participation, prévue à 21h00, par "la non-réception des informations relatives au scrutin dans les wilayas (départements) de Tamanrasset (extrême sud) et Béchar (sSud-ouest) à cause des inondations ayant touché ces wilayas".

Selon lui, les données partielles de ce scrutin "seront annoncées après la réception des PV des wilayas, dès ce dimanche à l’aube, alors que les résultats provisoires seront annoncés avant de transmettre le dossier à la Cour constitutionnelle".

Mohamed Charfi a fait savoir que "l’annonce des résultats provisoires ne dépassera pas 48 heures, étant donné que la loi fixe un délai de 72 heures".

L’opération de dépouillement a été lancée aussitôt après la clôture des bureaux de vote à 20h00.

Trois candidats ont participé à ce scrutin, en l'occurrence, le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, le premier sécuritaire du front des forces socialistes (FFS, opposition), Youcef Aouchiche, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP, opposition), Abdelaali Hassani.

M. Tebboune est donné grand favori, bénéficiant de l'appui de quatre formations majeures dont le Front de libération nationale (FLN, ex- parti unique).

"Déficit d'adhésion populaire"

Cherchant à conquérir les plus jeunes, M. Tebboune a demandé cinq ans de plus pour parachever des projets entravés par le Covid-19 et la corruption de son prédécesseur, dont il fut pourtant ministre.

Ses rivaux ont promis davantage de libertés. Notamment le candidat du FFS qui s'est engagé à "libérer les prisonniers d'opinion via une amnistie et à réexaminer les lois injustes" sur le terrorisme ou les médias.

Pour M. Hasni Abidi, du Centre d'études Cermam (Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen) à Genève, le mouvement du Hirak, étouffé par les interdictions de rassemblement lié au Covid et l'arrestation de ses figures de proue, a "montré le niveau élevé de maturité politique" des Algériens.

S'il remporte l'élection, M. Tebboune "survivra à un déficit d'adhésion populaire mais à condition de revoir entièrement sa méthode de gouvernance et d'opérer des changements dans son équipe".

Sinon le "déficit de démocratie" dans son bilan pourrait constituer un handicap dans un nouveau mandat.

L'ONG Amnesty International a accusé, cette semaine, le pouvoir de continuer à "étouffer l'espace civique en maintenant une répression sévère des droits humains", avec de "nouvelles arrestations arbitraires" et "une approche de tolérance zéro à l'égard des opinions dissidentes".

Agences