"L'UE devrait ... clarifier sa position dans le partenariat stratégique entre les deux parties et encourager les relations Chine-UE à aller de l'avant", a déclaré M. Wang à Josep Borrell lors d'un entretien en marge d'une réunion sur l'Asie du Sud-Est à Jakarta vendredi, selon le communiqué du ministère.
"Elle ne doit pas hésiter et encore moins encourager les paroles et les actes pour un retour en arrière", a-t-il insisté.
"Il n'y a pas de conflit sur des intérêts fondamentaux entre la Chine et l'UE", a encore assuré M. Wang, principal responsable des Affaires étrangères au sein du Parti communiste chinois - un rang hiérarchique supérieur à celui du ministre des Affaires étrangères.
Ces déclarations chinoises interviennent après que Berlin a dévoilé jeudi sa nouvelle stratégie d'émancipation face à la Chine, visant à "atténuer les risques sans couper les ponts" avec Pékin.
La Chine avait aussitôt mis en garde l'Allemagne contre toute attitude pouvant "nuire à leur coopération et leur confiance mutuelle".
Cette nouvelle stratégie allemande intervient dans un contexte général d'inquiétudes croissantes en Europe et aux Etats-Unis vis-à-vis des ambitions de la Chine.
La crise du Covid en 2020 a révélé les fragilités des chaînes d'approvisionnement européennes, victimes de la fermeture des frontières, tandis que la guerre en Ukraine a montré le risque d'une dépendance à la Russie pour les fournitures de gaz.
Mais si certains Etats membres de l'UE craignent de contrarier Pékin et de déclencher une guerre commerciale, d'autres poussent au contraire à davantage se protéger.
Bruxelles veut définir sa propre approche à l'égard de Pékin pour trouver un équilibre entre la crainte d'une trop grande dépendance et le souci de maintenir des liens forts avec la deuxième économie mondiale.
La Chine avait annulé le 4 juillet la visite à Pékin du chef de la diplomatie européenne, prévue la semaine suivante.
L'un des contentieux les plus vifs avec Pékin est lié à l'ambiguïté de la position chinoise sur l’offensive russe en Ukraine.
Soucieuse de réduire la dépendance économique de l'Union européenne vis-à-vis de Pékin, la Commission a par ailleurs dévoilé fin juin une stratégie pour répondre de façon plus ferme aux risques pesant sur sa sécurité économique.