Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a mis en garde dimanche, selon un de ses porte-paroles, contre le "déplacement forcé" des Palestiniens de la bande de Gaza, à l'issue d'une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie occupée, appellant à l'arrêt des "violences des extrémistes" contre les Palestiniens en Cisjordanie.
Le président Abbas a dénoncé de son côté "le "génocide" mené dans la bande de Gaza par Israël. "Une nouvelle fois, nous nous rencontrons dans les conditions les plus dures qui soient, je n'ai pas de mot pour décrire la guerre de génocide et les destructions que subit notre peuple palestinien à Gaza de la part de l'appareil miliaire d'Israël, sans aucun respect des principes du droit international", a dit M. Abbas à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où il recevait le responsable américain.
C'est la première fois que le secrétaire d'Etat américain se rend en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre, le 7 octobre, après avoir effectué plusieurs déplacements en Israël et en Jordanie. La visite de M. Blinken en Cisjordanie n'a pas été annoncée au préalable et intervient au lendemain d'un voyage en Jordanie voisine et en Israël vendredi.
Les États-Unis et nombre de pays européens et arabes, ainsi que l'ONU, se sont alarmés récemment de la situation explosive en Cisjordanie. L'armée israélienne a dit vendredi que ses forces opéraient "contre le Hamas", notamment à Jénine et Naplouse, dans le nord du territoire palestinien occupé depuis 1967.
M. Blinken a mené des consultations lors de sa tournée au Proche-Orient, vendredi et samedi à Tel-Aviv et Amman, appelant à des "pauses humanitaires", sans plaider pour un cessez-le-feu, pour accélérer l'acheminement de l'aide dans la bande de Gaza, bombardée sans relâche par l'armée israélienne depuis le 7 octobre.
En quatre semaines, les bombardements israéliens ont provoqué d'immenses destructions à Gaza -déjà soumise à un blocus israélien depuis 2007- et entraîné selon l'ONU le déplacement de 1,5 million de personnes, qui survivent dans des conditions très précaires.
Selon le décompte de l'ONU samedi, seuls 450 camions d'aide humanitaire depuis le 21 octobre sont passés par le poste-frontière de Rafah (sud), à la frontière avec l'Egypte.
En Cisjordanie occupée, plus de 140 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, selon l'Autorité palestinienne. Des attaques condamnées par l'ONU et l'UE.