UN. Special Rapporteur on the situation of human rights in the occupied Palestinian territory, Francesca Albanese, attends a press conference, in Geneva / Photo: Reuters (Reuters)

Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur les territoires palestiniens occupés, a été élue personne de l'année par l’ONU. Elle a dernierement affirmé que la situation dans la bande de Gaza ne doit pas être qualifiée de "guerre", mais bien de "génocide".

“Cette reconnaissance, comme d'autres distinctions que j'ai reçues récemment, ne témoigne pas tant de mes actions au cours des 14 derniers mois -l'opposition normale d'un être humain sensible à un génocide- que du silence de ceux, nombreux, en particulier en Occident, qui auraient dû s'exprimer et agir contre les crimes israéliens et qui ont choisi de ne pas le faire. Je me demande comment ils parviennent à dormir la nuit”, a-t-elle déclaré sur X en réaction à sa nomination.

Selon l'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'Homme mais qui ne parle pas au nom de l'ONU, "le génocide de la population palestinienne apparaît comme le moyen de parvenir à une fin : l'expulsion complète ou l'éradication des Palestiniens de la terre à laquelle est rattachée une part si essentielle de leur identité et qui est illégalement et ouvertement convoitée par Israël".

“Les rapports et les discours de Mme Albanese ont toujours mis en évidence les graves violations des droits de l'Homme perpétrées par Israël à l'encontre des Palestiniens, détaillant des abus généralisés tels que les déplacements forcés, les exécutions illégales et le déni des droits fondamentaux. Elle a conclu qu'il existe des ”motifs raisonnables” de croire qu'Israël commet des actes de génocide à Gaza”, a indiqué l’ONU dans un communiqué.

L'experte fait depuis longtemps l'objet de critiques, d'accusations d'antisémitisme et de demandes de destitution de la part d'Israël, en raison de ses critiques incessantes et de sa qualification de génocide.

Albanese a déclaré, en mars dernier, qu'elle avait même été victime d'attaques et de nombreuses menaces depuis le début de sa mission d’élaboration d’un rapport sur la guerre israélienne contre Gaza.

Nommée par le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies en 2022 rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens, elle est la première femme à occuper ce poste qui n'est pas rémunéré.

Guerre génocidaire

En raison de la guerre et des restrictions israéliennes, le spectre de la famine plane sur la population gazaouie, particulièrement à Gaza et du nord de l’enclave palestinienne, tandis qu'une grave pénurie de nourriture, d'eau, de médicaments et de carburant frappe ce territoire à la suite du siège total imposé par Israël.

Le conflit a provoqué le déplacement d'environ deux millions de Palestiniens à l’intérieur de la bande de Gaza, soumise au blocus israélien depuis 17 ans.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent et d'une destruction massive des infrastructures, ce qui a valu à Tel-Aviv d’être poursuivi par la Cour internationale de Justice (CIJ) pour ‘’génocide’’.​​​​​​​

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