Des frappes israéliennes ont été signalées tôt samedi à Rafah, une ville située à l'extrémité sud de la bande de Gaza, où des centaines de milliers de Palestiniens se sont réfugiés pour échapper aux violences au cours des dernières semaines.
Vendredi, des sources hospitalières ont confirmé 35 décès à Deir al-Balah (centre), tandis que les bombardements se poursuivent dans le nord de Gaza, où l'armée israélienne a lancé une opération terrestre à la fin du mois d'octobre.
La bande de Gaza, selon le coordinateur des affaires humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths, est désormais "tout simplement devenue inhabitable", avec ses habitants confrontés à des menaces quotidiennes sous le regard du monde.
L'Unicef a averti que les conflits, la malnutrition et les conditions sanitaires précaires ont engendré "un cycle de la mort" mettant en péril plus de 1,1 million d'enfants dans ce territoire déjà appauvri avant le début des hostilités.
"Nous continuons de demander une fin immédiate au conflit, non seulement pour la population de Gaza et ses voisins menacés, mais aussi pour les générations à venir qui n'oublieront jamais les 90 jours d'enfer et d'attaques sur les principes les plus fondamentaux de l'humanité", a déclaré le chef des affaires humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths.
Israël a néanmoins insisté sur la poursuite de son opération à Gaza jusqu'au "retour" des otages et l'élimination des capacités militaires restantes du Hamas, qualifiées d'"importantes" par son allié américain.
Le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a prévenu que "2024 sera une année de combats", soulignant également un "très haut niveau de préparation" des troupes à la frontière avec le Liban, théâtre quasi quotidien d'échanges de tirs avec le Hezbollah depuis le 8 octobre.
Dans ce contexte tendu, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell doit discuter ce week-end avec des responsables libanais, tandis que le secrétaire d'État américain Antony Blinken est en tournée régionale, espérant éviter un embrasement régional.
En ce qui concerne l'avenir de Gaza, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a présenté un plan post-guerre proposant une administration sans le Hamas, mais sans présence civile israélienne. Cependant, ce plan n'a pas encore obtenu l'aval du gouvernement israélien, divisé sur cette question épineuse.
La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a souligné que "Gaza est une terre palestinienne qui a vocation à faire partie du futur État palestinien", ajoutant que cela ne relève pas d'Israël de décider de son avenir.
Alors que la reconstruction apparaît comme une nécessité urgente, des voix israéliennes d'extrême-droite suggèrent plutôt le départ des Palestiniens de Gaza et le retour de colons juifs. En Cisjordanie occupée, le nombre croissant de colonies et de routes pour les colons suscite des préoccupations, selon une étude de l'ONG israélienne Peace Now.
Israël a promis de "détruire" le Hamas, suite à son attaque sur le sol israélien le 7 octobre, entraînant la perte de 1 140 vies.
Les bombardements israéliens ont, selon le dernier bilan du ministère de la Santé de Gaza, provoqué la mort de 22 600 personnes à Gaza, principalement des femmes et des enfants.