Bola Ahmed Tinubu / Photo: Reuters (Reuters)

"En tant que président de la République fédérale du Nigeria, je m'acquitterai de mes devoirs et de mes fonctions honnêtement, au mieux de mes capacités, fidèlement et conformément à la Constitution", a déclaré le nouveau président lors de sa cérémonie d'investiture à Abuja, la capitale fédérale.

De nombreux chefs d'Etat africains ont fait le déplacement, comme les présidents Nana Akufo-Addo(Ghana), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud) ou Paul Biya (Cameroun). Un important dispositif sécuritaire était déployé dans la capitale.

Âgé de 71 ans, le dirigeant d'ethnie yorouba, originaire du sud-ouest du pays, succède ainsi à Muhammadu Buhari, du même parti que lui. Cet ancien général de 80 ans, un peul du Nord, se retire après deux mandats, comme le prévoit la Constitution, et un bilan jugé très décevant.

L'investiture s'est tenue trois mois après la présidentielle du 25 février, dont le résultat est contesté par les deux principaux candidats de l'opposition, Atiku Abubakar et Peter Obi, qui dénoncent des fraudes massives du parti au pouvoir. Leurs recours en justice sont en cours d'examen.

Pour rappel, Bola Tinubu, 71 ans, candidat du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC), a remporté les élections des 25 et 26 février avec 37 % des voix.

M. Tinubu avait fait campagne en soulignant que c'était "son tour" de diriger la première économie du continent. Il avait mis en avant son expérience à la tête de Lagos, locomotive du Nigeria, qu'il a gouvernée de 1999 à 2007.

Nombreux sont ceux qui affirment que cet habile homme politique et d'affaires a contribué à moderniser et sécuriser la capitale économique de 20 millions d'habitants. Ils espèrent qu'il aura un impact similaire sur le reste du pays.

Le nouveau président est aussi visé par des accusations de corruption, qu'il a toujours niées, mais n'a jamais été condamné. Sa santé est également un sujet de préoccupation.

Dette, insécurité

M. Tinubu devra s'atteler à redresser l'économie du pays. L'un des principaux défis du Nigeria, riche en pétrole, est qu'il échange du brut valant des milliards de dollars contre du carburant importé (en raison des défaillances de ses raffineries) qu'il subventionne ensuite pour son marché.

Cette situation a entraîné une énorme perte de revenus et de devises, contribuant à l'explosion de la dette.

Selon la Banque mondiale, plus de 80 millions des 215 millions de Nigérians vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les Nations unies ont prévenu que plus d'un quart d'entre eux seraient confrontés à un risque élevé d'insécurité alimentaire cette année.

Le géant anglophone a beau être l'un des plus dynamiques du continent, notamment grâce à sa florissante industrie culturelle (entre Nollywood et l'Afrobeats), il fait aussi face à une grave fuite des cerveaux.

AFP