Avril Benoit, directrice exécutive de Médecins sans frontières aux Etats-Unis, a affirmé que l'utilisation de Washington de son veto contre un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur un cessez-le-feu à Gaza le rend "complice du massacre" dans l'enclave palestinienne.
C’est ce qu’indique un communiqué de l’organisation publié vendredi soir sur son site Internet et consulté par Anadolu.
"Alors que les bombes continuent de s’abattre sur les civils palestiniens et de provoquer des destructions généralisées, les États-Unis ont une fois de plus utilisé leur pouvoir pour faire obstacle à la tentative du Conseil de sécurité de l’ONU d’exiger un cessez-le-feu à Gaza", s’est indignée Benoit.
La responsable de mission humanitaire a ajouté que "le veto américain contredit fortement les valeurs que (Washington) prétend défendre".
C'est la deuxième fois que Washington l’utilise contre un projet de résolution du Conseil de sécurité sur Gaza, comme il l'avait apposé pour la première fois en novembre dernier contre un projet de résolution du Conseil soumis par le Brésil, exigeant une trêve humanitaire dans l'enclave.
La résolution a reçu 12 voix pour, une contre, tandis que la Russie et le Royaume-Uni se sont abstenus de voter.
Pour rappel, vendredi soir, le Conseil de sécurité a tenu une session d'urgence pour voter un projet de résolution présenté par les Émirats arabes unis et à laquelle ont participé plus de 80 pays, dont la Turquie.
Ce projet de résolution appelait à un cessez-le-feu immédiat pour des raisons humanitaires et réitérait son appel à toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international, notamment en ce qui concerne la protection des civils ; ainsi qu’à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les "otages" de même qu’à la garantie de l'accès humanitaire.
Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas pu adopter le projet de résolution en raison du veto américain.
"En continuant à fournir une couverture diplomatique aux atrocités en cours à Gaza, les États-Unis signalent que le droit humanitaire international peut être appliqué de manière sélective et que la vie de certaines personnes est moins importante que celle des autres", a expliqué Benoit.
Elle a souligné qu' "Israël poursuit ses attaques aveugles contre les civils et les installations civiles, imposant un siège qui équivaut à une punition collective pour tous les habitants de Gaza, les forçant à des déplacements massifs et les privant d'accès à d'importants soins médicaux et à l'aide humanitaire".
Benoit a, en outre, ajouté : "Les États-Unis continuent de fournir un soutien politique et financier à Israël, qui poursuit ses opérations militaires malgré les lourdes pertes civiles" à Gaza.
"Pour que les travailleurs humanitaires puissent répondre aux besoins massifs, nous avons besoin d'un cessez-le-feu maintenant", a-t-elle martelé.
Au moins 17 487 Palestiniens ont été tués et plus de 46 480 autres ont été blessés lors d'attaques aériennes et terrestres incessantes contre l'enclave depuis le 7 octobre à la suite d'une attaque transfrontalière du Hamas.
Le bilan israélien des morts dans l'attaque du Hamas s'élève à 1 200, selon les chiffres officiels.