A Marseille, les employés responsables du nettoyage ont entamé une grève contre leur employeur, Laser Propreté. Les travailleurs en mouvement protestent contre le défaut de paiement de leurs salaires, mais aussi "la falsification des bulletins de salaire, la pression sur les salariés concernant les arrêts maladies, la fraude à la CPAM, de fausses déclarations auprès de l'URSAF, des impôts et de Pôle emploi, le travail dissimulé", explique Kamel Djeffel, secrétaire national du syndicat CAT Nettoyage, dans des propos rapporté par France 3.
Sortant du cabinet de son avocat ce mardi après-midi, le syndicaliste a informé France 3 Provence Alpes qu'une démarche va être entreprise pour déposer une plainte auprès du procureur de la République contre Laser Propreté.
D'après le représentant syndical, la trentaine d’employés affectés à la gare Saint-Charles ainsi que les quatre-vingts autres œuvrant dans le métro de la cité phocéenne voient chaque mois une partie de leurs primes ou congés retranchée de leur rémunération. "Nous sommes nombreux à ne pas avoir perçu de salaire", ou partiellement, pour le mois de juillet, explique à l'AFP Houria Tahri, employée de Laser propreté et élue au CSE du syndicat Solidaires. Elle précise par ailleurs que les salariés ne reçoivent plus leurs bulletins de salaire depuis plusieurs mois.
Une CPAM qui pose problème
Parmi les charges formulées à l'encontre de l'entreprise, Kamel Djefell accuse de "fraude à la CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie)". Dans un enregistrement transmis à la rédaction de France 3, le président de cette société "détaille comment frauder la CPAM pour réduire les charges liées aux salaires élevés".
D'après le représentant syndical, la situation financière de l'entreprise est très précaire et cette manipulation financière aurait potentiellement été employée pour "rééquilibrer les finances" de Laser Propreté.
Quid de la SNCF ?
La SNCF a fait appel à un huissier de justice pour "constater la situation", a répondu une porte-parole de l'entreprise ferroviaire à l'AFP, en qualifiant la situation de "complètement inacceptable".
"Nous avons sommé notre prestataire de se conformer aux dispositions du contrat qui nous lie", a-t-elle également précisé.
"Nous attendons de voir comment les choses vont évoluer", a ajouté Kamel Djefell. Il prévoit que le mouvement pourrait s'étendre à "d'autres secteurs", notamment au Grand Port Maritime de Marseille-Fos.
Le syndicaliste déclare que depuis le début de la protestation, certains grévistes feraient face à des menaces visant à mettre fin à la grève et recevraient des appels téléphoniques en plein milieu de la nuit.