La décision du Mali de déclasser la langue de Molière, qui bénéficiait d’une position privilégiée dans toutes les sphères du pays, est lourde de sens et de conséquences en ce qu’elle est est le fruit d'une lutte pour la souveraineté et l'identité culturelle du Mali, quoique plus de la moitié de la population soit francophone.
Toutefois, cette décision est loin d’être isolée. Le recul avéré de la langue française dans d’autres pays du continent, s’inscrit dans un mouvement plus vaste de réorientation linguistique.
Au Maroc par exemple, la ministre de la Transition numérique et de la réforme de l'administration, Ghita Mezzour, a annoncé le 3 juillet que l'arabe est désormais la langue officielle de l'administration publique, des établissements publics et privés, mettant ainsi fin à l'utilisation du français dans ces domaines.
Parallèlement, le pays a initié une réforme éducative visant à généraliser l'enseignement de l'anglais à l'échelle du collège. La tendance est également similaire en Algérie, où la langue française perd du terrain. Ainsi, ces décisions orchestrent un mouvement plus large qui remet en question le rôle et l'influence du français.
Cette dynamique a été entamée par un autre pays, le Rwanda. Depuis 2008, le pays dispose de quatre langues officielles: le kinyarwanda, le français, l'anglais et le swahili, le kinyarwanda étant la langue maternelle de la quasi-totalité de la population.
En 2008, le gouvernement rwandais a pris la décision de rendre l'anglais la langue d'enseignement officielle dans les écoles, dans le but de rapprocher le Rwanda du Commonwealth et des marchés anglophones d'Afrique de l'Est.
Toutes ces initiatives conduisent à s’interroger sur l'avenir de la langue française en Afrique.