La perspective d’une confrontation entre l’armée malienne et les rebelles réunis au sein de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) se précise au fil des jours. Pendant ce temps, la bataille de la communication fait déjà rage, à coup de communiqués, sur les réseaux sociaux notamment.
Depuis lundi, l’armée malienne a réuni d’importants moyens logistiques pour reconquérir Kidal, le fief des anciens rebelles Touareg qui viennent de reprendre les armes. Au moins 119 véhicules et blindés, appuyés par l’aviation, auraient été mobilisés à cet effet
L'armée malienne a indiqué jeudi soir sur X (ancien Twitter) qu'un important convoi de ses forces avait progressé jusqu'aux environs d'Anéfis, étape vers la ville stratégique de Kidal, quartier général de la rébellion séparatiste touarègue qui vient de reprendre les armes contre l'État central, malgré l’accord de paix de 2015.
Un haut responsable de la rébellion a assuré quant à lui que l'armée n'avait pas atteint Anéfis, mais était encerclée à 11 kilomètres de là.
La colonne a brisé un rideau défensif constitué de tranchées à 10 km au sud d'Anéfis, a affirmé l'armée sur les réseaux sociaux. Elle a assuré avoir détruit plusieurs pick-ups et avoir infligé des pertes "très importantes" à ses adversaires.
"Je démens l'entrée du convoi FAMA (Forces armées maliennes) /Wagner à Anéfis. Ils sont plutôt cernés à 11 km de là", a indiqué sur les réseaux sociaux, Attaye Ag Mohamed, un responsable de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), une alliance de groupes armés à dominante touareg.
La colonne de véhicules progresse lentement. Sa destination et ses objectifs nourrissent les spéculations. Une offensive sur les bases de la rébellion dans la région Kidal pourrait constituer un tournant après une décennie de conflit, alors que les attaques des groupes séparatistes et des combattants du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, se multiplient contre les camps de l’armée malienne dans le nord et le centre du pays.
Les groupes affiliés à l'organisation Etat islamique continuent également à opérer, essentiellement dans l'est.
Kidal est considéré par l’armée malienne comme le symbole de l’insoumission aux autorités centrales présentes à Bamako. Sur le plan stratégique, c’est un carrefour au confluent de la frontière algérienne (située à 1500 kilomètres), des grandes villes du nord du Mali comme de Gao et Tombouctou (distantes d’une centaine de kilomètres) et de la frontière nigérienne.
Le contrôle de Kidal représente une étape décisive vers la reconquête totale de l’intégrité territoriale du Mali. Le colonel Assimi Goita l’avait promis le 21 septembre dernier dans son discours, à la veille des 65 ans de l’indépendance du Mali.