Selon ces spécialistes "depuis 2021, les experts ont reçu des récits nombreux et alarmants d'exécutions horribles, de charniers, d'actes de torture, de viols et de violences sexuelles, de pillages, de détentions arbitraires et de disparitions forcées perpétrés par les forces armées maliennes et leurs alliés dans la région de Mopti et ailleurs, dans le contexte des hostilités en cours".
"Nous sommes particulièrement préoccupés par des informations crédibles selon lesquelles, au cours de plusieurs jours fin mars 2022, les forces armées maliennes accompagnées de militaires soupçonnés d'appartenir au groupe Wagner, ont exécuté plusieurs centaines de personnes, qui avaient été rassemblées à Moura, un village dans le centre du Mali", ont déclaré les experts de l'ONU.
Ils affirment que "la plupart des victimes appartenaient à la minorité peule" avant d'ajouter : "Nous sommes troublés par l'augmentation apparente d'attribution de fonctions militaires traditionnelles au groupe Wagner dans diverses opérations militaires, y compris des opérations définies comme antiterroristes, notamment à Nia Ouro, Gouni et Fakala".
Ces experts soulignent que "le Mali doit faire preuve de la plus grande vigilance pour interdire la participation directe aux hostilités de tous les individus opérant sur son territoire. L'utilisation de mercenaires, d'acteurs assimilés à des mercenaires et de sociétés militaires et de sécurité privées ne fait qu'exacerber le cycle de violence et d'impunité qui prévaut dans le pays".
Les mêmes sources craignent que "le manque de transparence et l'ambiguïté sur le statut juridique du groupe Wagner, combinés aux représailles contre ceux qui osent s'exprimer, ne crée un climat général de terreur pour les victimes et d'impunité totale pour les abus du groupe Wagner".
"Les FAMa s’inscrivent en faux contre ces allégations des exactions à Nia Ouro, Gouni et Fakala, de tout temps nous avons été solidaires des droits de l'Homme et des droits humains des populations", a expliqué le Colonel Souleymane Dembelé Directeur de l'Information et des Relations Publiques des Armées (Dirpa).
M. Dembelé dénonce une campagne d’intoxication, de procès d’intention contre les forces armées maliennes.
"Nous avons en notre sein, des Dogons, des Peuls, des Bambaras, des Sonrhaï, des Touaregs, des Arabes. Peut-on imaginer que ces Peuls qui sont parmi les FAMa vont tuer d'autres Peuls ?", s'est exclamé le Colonel Souleymane Dembelé, ajoutant que "notre population, le peuple malien, n'est pas un peuple barbare".
Il reconnaît, en outre, qu'"il y a des groupuscules avec des idées dépassées qui sont en train de s'attaquer aux biens de l'Etat, aux paisibles populations et les FAMa ne vont pas laisser cela perdurer".