L'université de Lille estime que "les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats". Plusieurs élus dont Xavier Bertrand (LR), le président de la région Hauts-de-France y est allé de son message sur X pour réclamer l’annulation de la conférence. Le Rassemblement national et des élus de la majorité présidentielle l’avaient suivi. Certains professeurs de l’université ont également interpellé la direction de l’université sur les risques de débordements ou de tensions entre les étudiants.
En cause, un logo apposé sur l’affiche, le logo “Libre Palestine” qui est le logo de l’association étudiante qui organise cette conférence au sein de l’université. Cette iconographie représente la Palestine historique (la Palestine mandataire) qui englobe Gaza, la Cisjordanie et l'État d’Israël actuel. Cette image est traditionnellement utilisée par les associations pro-palestinienne sans que cela ne signifie une volonté de la part de ces associations d’effacer l’état hébreu de la carte.
Mais ce logo est souvent lié au slogan “de la mer à la rivière”, c'est-à-dire de la mer Méditerranée au fleuve Jourdain, qui était le slogan historique des mouvements palestiniens. Logo et slogan font référence à une Palestine unifiée, sans l’existence d’Israël, les organisations juives les taxent donc d'anti-sémitisme.
D’un logo à une accusation d’anti-sémitisme, il n’y a qu’un pas que beaucoup de politiques français ont franchi ces derniers jours. Le contexte mondial avec la guerre à Gaza et l’approche des élections européennes prévues le 9 juin font clairement partie de l'équation.
Xavier Bertrand, le président de la région des Hauats-de-France s’est félicité ce mercredi de l’annulation de la conférence qui est “un meeting politique, déguisé en conférence aux relents antisionistes (qui) n'avait pas sa place dans une université française".
Dans la foulée, la France Insoumise dit maintenir sa conférence. Le parti a déclaré qu’elle aurait bel et bien lieu mais dans un autre endroit à Lille.