Définition de l'antisémitisme
Avant de rappeler la définition du terme "antisémitisme", Richard Wagman a tenu à souligner, dans un entretien accordé à l’agence Anadolu, la position de l'UJFP qui consiste à “s'opposer à toute dérive de discrimination, de xénophobie, quelles que soient les victimes".
"Toutes nos familles, y compris la mienne, ont souffert de la Shoah", a-t-il dit, tout en soulignant que “l’'antisémitisme, est à combattre dans la mesure où c'est un outil employé par le pouvoir pour opposer les Français les uns contre les autres, en temps de crise”.
Wagman fait d’abord un rappel historique de l’antisémitisme.
"L'antisémitisme a été utilisé par les tsars en Russie ; ça a été utilisé par les rois de France avant la révolution de 1789. Ça resurgit avec l'émancipation des Juifs en France, qui ont bénéficié de la Révolution. Ça resurgit encore à la fin du dix-neuvième siècle, avec l'affaire Dreyfus. Toute l'histoire de la Troisième République, la France était un pays antisémite dans la mesure où les élites de ce pays étaient antisémites, y compris la classe politique, et ça aboutit au régime de Vichy. Donc, c'est dans notre sang, c'est dans nos gènes de combattre l'antisémitisme, la haine des Juifs", explique-t-il.
Définition de l'antisionisme
"L'antisionisme, c'est autre chose. L'idée de sionisme, c'est de partir ailleurs, en Palestine ou ailleurs, pour fonder un État juif. Ce serait la débandade, ce serait la renonciation de notre identité française, et on n'y est pas favorable", a tenu à clarifier M. Wagman.
Le président de l’UJFP explique que l’antisionisme était une idée juive et qu’elle est survenue d’abord chez les rabbins, dans la mesure où le sionisme était l'antithèse de tout l'enseignement juif et traditionnel, qui professe qu’il n’est pas possible d'établir une souveraineté en Terre sainte avant l'arrivée du Messie.
“Le sionisme, tout comme l'antisionisme, date d'il y a un peu plus de 100 ans. Le judaïsme date de 4000 ans”, a-t-il ajouté.
Amalgame volontaire
Wagman est ensuite revenu sur des déclarations de la Première ministre française Élisabeth Borne et d'autres membres de l'Exécutif, donnant l'impression d'un amalgame entre antisémitisme et antisionisme.
“Ce n'est pas juste une impression : elle l'a dit en toutes lettres”, lance-t-il, estimant que les responsables politiques français, “de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron, en passant par Manuel Valls, François Hollande et Élisabeth Borne”, distillent des “mensonges” en profitant de “confusions et d’amalgames à des fins politiques”.
Le président de l’UJFP rappelle que l'antisémitisme est une forme de discrimination raciale et de haine.
"Le sionisme, c'est autre chose, et l'antisionisme également : ce sont des idées politiques. Tout d'abord, toute personne qui critique la politique d'Israël est, d'emblée, taxée d'antisionisme, par ces gens-là, ce qui est ridicule. La plupart des critiques, Juifs et non juifs d'Israël, soutiennent le droit d'Israël d'exister en tant qu'État, mais plaide en faveur d'un règlement politique qui respecte les droits nationaux des Palestiniens aussi”, conclut-il.