Des Libanais et des Palestiniens protestent contre l'attaque israélienne qui a tué le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah à Saïda, dans le sud du Liban, le 28 septembre 2024.   / Photo: AA (AA)

Dans la capitale libanaise, à l'annonce de la mort d'Hassan Nasrallah, des attroupements se sont formés. Parmi les déplacés du Sud-Liban, on a pu entendre des cris de colère.

Le mouvement de résistance palestinienne, Hamas, a dénoncé un "acte terroriste lâche" d'Israël. C’est le premier à avoir réagi à l’annonce de la mort du chef du Hezbollah. Peu après, l’Iran s’est exprimé par l’intermédiaire du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani qui, sur le réseau X, a écrit : "La ligne glorieuse du chef de la résistance, Hassan Nasrallah, se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération d’Al Qods (Jérusalem), si Dieu le veut". Téhéran a décrété cinq jours de deuil.

Samedi, le gouvernement libanais a décrété trois jours de deuil national après l'assassinat du chef du Hezbollah.

“Suite au martyre du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui rejoint la liste des personnes tuées par l'agression israélienne perfide contre le Liban, un deuil officiel est décrété”, du 30 septembre au 2 octobre inclus, indique le gouvernement dans un communiqué.

Moscou, a ‘’condamné fermement’’ l'assassinat de Hassan Nasrallah, imputant à Israël ‘’l'entière responsabilité" des possibles ‘’conséquences dramatiques’’ dans la région.

‘’Il ne faut pas recourir à des modes opératoires terroristes et à l’effusion de sang à des fins politiques’’, a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Et d’ajouter : ’’Mon impression est que certains cherchent à provoquer l'Iran, pour ensuite provoquer les Etats-Unis et ensuite déclencher une guerre totale dans la région entière’’.

Du côté israélien, on se félicite de la mort du chef du Hezbollah. L’armée israélienne s’est exprimée après la confirmation du trépas d’Hassan Nasrallah, en soutenant que “le monde est plus sûr”. Elle a, de surcroît, affirmé qu’elle continuerait à éliminer d’autres commandants du mouvement libanais.

Dans le camp occidental, on retient son souffle

L'assassinat de Nasrallah est ‘’une mesure de justice pour ses nombreuses victimes, dont des milliers de civils américains, israéliens et libanais”, a estimé, samedi, le président américain Joe Biden. Et d’ajouter que ‘’les États-Unis soutiennent pleinement le droit d'Israël à se défendre’’.

La vice-présidente américaine et candidate à l'élection présidentielle, Kamala Harris, a qualifié le leader du Hezbollah de ‘’terroriste avec du sang américain sur les mains’’.

L’Italie veut croire à une solution diplomatique. Le gouvernement de Giorgia Meloni insiste, dans un communiqué, sur “la nécessité de mener tous les efforts diplomatiques pour relancer les canaux de dialogue”.

La Diplomatie française a exprimé “l’extrême préoccupation de la France face aux développements de ces dernières heures au Liban’’, appelant à la “cessation immédiate des frappes israéliennes au Liban”.

La France “condamne toute action indiscriminée contre les civils” et ‘’est opposée à toute opération terrestre au Liban’’, ajoute un communiqué du Quai d’Orsay.

Par ailleurs, ‘’elle appelle les autres acteurs, et notamment le Hezbollah et l’Iran, à s’abstenir de toute action susceptible de conduire à une déstabilisation supplémentaire et à un embrasement régional’’, exigeant que ‘’la sécurité et la protection des civils, au Liban comme en Israël’’, soient ‘’garanties’’.

Les appels se multiplient pour que les ressortissants quittent le Liban au plus vite. Le ministère britannique des Affaires étrangères a publié un communiqué en ce sens, exprimant une inquiétude grandissante quant à la situation au Liban.

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Le Secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres s’est dit‘’très inquiet de la dramatique escalade’’à Beyrouth ces dernières vingt-quatre heures.

“Ce cycle de violences doit s’arrêter maintenant et toutes les parties doivent s’éloigner du gouffre. La population du Liban, la population d’Israël, et de la région, ne peuvent pas supporter une guerre totale’, a-t-il prévenu.

Les autorités européennes, dont l’Agence européenne de sécurité aérienne, recommandent aux compagnies aériennes d’éviter les espaces aériens libanais et israéliens à cause de la multiplication des frappes aériennes. Cette recommandation court jusqu’au 31 octobre prochain.


TRT Français et agences