Des personnes se tiennent sur les décombres d'un site endommagé à la suite de frappes israéliennes dans le quartier de Basta à Beyrouth./ Photo: Reuters  (Reuters)

Intensément pilonnée dimanche par l'aviation israélienne, la banlieue sud de Beyrouth a été la cible de trois nouvelles frappes lundi matin, après un ordre d'évacuation israélien, selon l'agence officielle libanaise ANI.

Dix personnes, dont un soldat libanais, ont été tuées et 17 autres blessées lors de trois frappes aériennes israéliennes visant la ville de Tyr, au Sud-Liban, selon la même source.

Ces raids interviennent à la suite d'un week-end marqué par une intensification des violences entre Israël et le Hezbollah, en conflit ouvert depuis fin septembre, après une année d'échanges de tirs transfrontaliers ayant déplacé des dizaines de milliers de personnes de part et d’autre de la frontière.

Conflit meurtrier au sud du Liban

Selon l'ANI, l'armée israélienne a aussi mené d'autres raids aériens lundi dans plusieurs secteurs du sud du Liban, où de "féroces" combats l'opposent au Hezbollah.

Les troupes israéliennes ont dynamité des habitations dans la localité de Khiam, proche de la frontière, avançant "sous le couvert de raids, de tirs d’artillerie et de tirs au phosphore", a indiqué l’ANI

L’agence a également signalé des bombardements israéliens sur le château de Beaufort, une ancienne forteresse croisée en ruines utilisée comme base par l'armée israélienne pendant son occupation du sud du Liban de 22 ans, qui s’est achevée en 2000.

Face à l’escalade des tensions, le ministère libanais de l'Éducation a annoncé la suspension des cours en présentiel à Beyrouth et dans ses environs lundi.

Selon le ministère libanais de la Santé, au moins 3 754 personnes ont été tuées dans le pays depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier, dont 84 victimes enregistrées samedi.

Vers une trêve espérée ?

En visite dimanche à Beyrouth, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a exhorté les parties à un "cessez-le-feu immédiat".

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a lui fait état d'une "fenêtre d'opportunité" pour parvenir à une trêve, appelant Israël et le Liban à saisir cette chance.

Selon le site d'information américain Axios, les deux parties progressent vers un accord basé sur une proposition américaine prévoyant une trêve de 60 jours. Durant cette période, le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour permettre le déploiement de l'armée libanaise.

Le plan, porté la semaine dernière auprès des deux parties par l'émissaire américain Amos Hochstein, inclut la mise en place d'un comité international pour en surveiller l'application, selon Axios. Un accord de cessez-le-feu entre Israël et le groupe libanais Hezbollah pourrait être annoncé dans les deux jours, selon les médias israéliens.

La chaîne publique KAN, citant une source israélienne, a déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait accepté un cessez-le-feu avec le Liban, soutenu par les États-Unis.

Cependant, Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale et allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis en garde lundi contre un cessez-le-feu, qu’il considère comme "une grosse erreur".

Les médiateurs s'appuient sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée en 2006, qui stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU doivent être déployés dans la frontière sud du Liban.

Agences