D'intenses bombardements aériens israéliens ont touché, mercredi soir, la banlieue sud de Beyrouth, visée par dix-sept frappes qui ont détruit plusieurs immeubles et provoqué une énorme explosion.
Selon l'agence de presse libanaise Ani, il s'agit des bombardements les plus importants dans ce secteur depuis le début de la guerre israélienne sur le Liban, il y a un mois.
L'agence libanaise a annoncé, hier soir, que dix-sept frappes israéliennes au moins avaient touché la banlieue sud de Beyrouth, après un appel à évacuer plusieurs secteurs, lancé par Israël aux habitants.
Plusieurs images montrent une énorme explosion, suivie de plus petites explosions dans ce secteur.
Selon Ani, six immeubles ont été détruits dans le seul quartier de Laylaki, tandis que la chaîne Al-Mayadeen a affirmé qu'un de ses bureaux dans un quartier du sud de Beyrouth avait été touché.
Il n'y a pas eu d'avertissement pour la frappe qui a touché le quartier de Jnah, dans le sud de la capitale libanaise. Cette frappe a tué une personne et en a blessé cinq autres, selon le ministère libanais de la Santé.
Mercredi matin, Israël avait bombardé Tyr, dans le sud du Liban, poussant à fuir une partie des habitants de cette ville côtière, ancienne cité phénicienne et romaine au riche patrimoine archéologique, où des rues ont été dévastées.
Le Hezbollah a affirmé, de son côté, avoir tiré des roquettes sur une base militaire et un site industriel militaire près de Tel-Aviv, la grande ville du centre du pays, et visé deux autres bases militaires près de Haïfa, dans le nord.
Le mouvement libanais a confirmé, en outre, la mort dans une frappe israélienne de Hachem Safieddine, successeur pressenti à la tête du mouvement de Hassan Nasrallah, lui-même tué dans la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre.
Au moins 1.552 personnes ont été abattues au Liban depuis le début de la campagne de frappes aériennes israéliennes le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
L'ONU a recensé quelque 800.000 déplacés.
Mercredi, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en tournée au Proche-Orient, a appelé Israël à éviter l’escalade avec l'Iran, qui soutient le Hezbollah et le Hamas.
La visite de Blinken dans la région est sa onzième depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, qui s'est propagée en septembre au Liban alors que toutes les tentatives de médiation internationale en vue d'un cessez-le-feu ont échoué.
Blinken a jugé que le "moment" était venu de mettre fin à la guerre à Gaza. Selon lui, Israël a atteint "la plupart de ses objectifs stratégiques" dans le territoire palestinien.
Néanmoins, Israël s’obstine à poursuivre sa guerre. Une source de sécurité a affirmé, toujours mercredi, que l'armée israélienne était prête pour encore "des mois de combats" à Gaza et au Liban.
Le Secrétaire d’Etat américain a estimé "très important qu'Israël réponde d'une façon qui ne crée pas une plus grande escalade", alors que l'Iran se dit déterminé à riposter en cas d'attaque israélienne après le tir de 200 missiles iraniens contre son territoire en date du 1er octobre.