Huitième exercice de présentation des voeux aux Français pour Emmanuel Macron / Photo: AFP (AFP)

L'allocution télévisée n’a pas été une longue suite de mea culpa. En une phrase seulement, Emmanuel Macron est revenu sur la dissolution de l’Assemblée nationale: “ la lucidité et l’humilité commandent de reconnaître que cette dissolution a apporté à cette heure davantage de divisions que de solutions, plus d’instabilité que de sérénité et j’en prends toute ma part.”

Le Président reconnaît une erreur et appelle de suite à un “ ressaisissement collectif" pour permettre "la stabilité". Il ajoute que le gouvernement doit pouvoir tenir un “chemin de compromis.” Emmanuel Macron endosse alors les habits du bon père de la Nation en exhortant les Français, ou peut-être les députés, “le pouvoir d’achat, le travail, la sécurité, la justice, pour tout cela il est nécessaire d’adopter un budget. Nous pouvons rendre la vie meilleure en nous mettant d’accord sur quelques sujets simples.”

Va t-on vers des référendums ?

Face à son impopularité, les sondages récents le placent à moins de 21% d’opinions positives, Emmanuel Macron a bel et bien fait son mea culpa mais chassez le naturel, il revient au galop. Il a commencé ses vœux par une vidéo de 2mn où dans sa voix il revient sur les événements qui ont ponctué 2024 et durant lesquels il s’est mis en scène, les JO de Paris, les 80 ans du Débarquement, et la réouverture de Notre-Dame de Paris. Emmanuel Macron joue les pères de la nation, avec “sachons garder le meilleur de 2024” pour finir dans un accent cocardier par un “impossible n’est pas Français”.

Aucune parole sur les milliards de dettes, et les 300 plans sociaux dans l’industrie. Le chef de l’Etat annonce que les Français seront consultés sur des sujets importants en 2025. Il ne prononce pas le mot référendum, mais tous les politiques y ont vu cette possibilité.

“Qu’il commence par un référendum sur les retraites”, s’amuse la députée écologiste Sandrine Rousseau sur X.

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, ironise aussi en écrivant sur son compte X. "En 2025, Macron découvre la démocratie. Tout arrive !

À l’autre bout de l’échiquier politique, Marine Le Pen, la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée n’est pas plus tendre. Dans ses vœux, elle estime que “les regrets tardifs ou les sollicitudes verbales de circonstance d’un chef de l’Etat définitivement déconsidéré n’y changeront rien”, la dissolution a conduit le pays à la paralysie parlementaire. Marine Le Pen n’a pas manqué de rappeler ses ambitions élyséennes en enregistrant sa vidéo pour 2025 avec un arrière-plan qui ressemble aux dorures de l’Elysée, avec un drapeau français dans le champ.

TRT Français et agences