De la Californie à la Chine, les autorités ont mis en garde contre les dangers de ces températures pour la santé, invitant la population à boire de l'eau et à s'abriter du soleil.
En Europe aussi, plusieurs régions ont été placées en alerte rouge en raison du "danger extrême" induit par ces températures, tandis que les pompiers luttent contre un incendie ayant ravagé 3.500 hectares dans l'archipel des Canaries.
"On ne peut pas être dans la rue, c'est horrible, horrible, horrible", s'est lamentée Lidia Rodriguez, 29 ans, à Madrid. "Comme je suis originaire de Séville, je suis habituée à la chaleur, mais là, on étouffe", a témoigné la vacancière auprès de l'AFP.
Selon l'Agence météorologique espagnole (Aemet), les températures ont atteint 45,3°C mardi à Figueres, en Catalogne (nord-est), et 43,7°C dans les îles Baléares.
Des records de température ont été battus dans le monde entier mardi et de nouvelles vagues de chaleur sont attendues mercredi.
Pékin a battu un record vieux de 23 ans avec 27 jours consécutifs de températures supérieures à 35 degrés Celsius, selon les prévisionnistes.
Phoenix, la capitale de l'Arizona, dans le sud des Etats-Unis, a battu un record similaire, en place depuis 49 ans, avec son 19e jour consécutif de températures supérieures ou égales à 43,3 degrés Celsius, ont indiqué les autorités météorologiques.
Dans le sud de la France, les records ont été battus essentiellement en altitude dans les Alpes (est), les Pyrénées (ouest) et l'île de Corse, ont annoncé les services météorologiques. Ces records sont 8°C à 11,9°C au-dessus des normales de saison.
"Plans de lutte"
L'ONU a appelé le monde à se préparer à des "vagues de chaleur plus intenses", invitant chaque individu à préparer ses propres "plans de lutte" pour affronter ces températures extrêmes de jour comme de nuit.
Après Cerbère, c'est la canicule Charon, du nom du passeur des Enfers, qui enveloppe le littoral nord-méditerranéen.
En Grèce, pas moins de 47 incendies se sont déclarés au cours des dernières 24 heures, selon les pompiers. Deux d'entre eux, à l'ouest d'Athènes, n'étaient toujours pas maîtrisés mardi en fin de journée.
Et une nouvelle canicule, avec des maximales de 44°C, est attendue à partir de jeudi en Grèce.
En Italie, 20 villes sont placées en alerte rouge.
A Rome, le mercure a atteint les 40°C, à peine moins que le record local de 40,5°C datant d'août 2007. Cela n'a pas freiné les touristes dans la Ville éternelle, où 2.500 fontaines d'eau potable et fraîche leur permettent de se désaltérer.
Mardi en début d'après-midi, la température la plus élevée relevée en Italie, qui détient le record de chaleur pour l'Europe continentale, avec 48,8°C mesurés en Sicile le 11 août 2021, était de 44°C à Raguse, dans cette même région.
Antoinette Douce, une assistante comptable française de 42 ans, a préféré quitter la capitale italienne pour le bord de mer. "Au lieu de visiter l'intérieur de Rome, on s'est dit +on va venir prendre l'air et profiter de la mer+", dit-elle à l'AFPTV sur la plage de Fregene, à une heure de route.
Les autorités ont dû prendre des mesures de précaution particulières pour protéger jeunes et anciens de la fournaise.
"Nous ne faisons pas faire de sport aux enfants et nous alternons, trois jours à la mer, trois jours en forêt", explique à l'AFP Morgana Cucca, la responsable d'un centre à Lanusei, en Sardaigne.
"Le climat a changé"
Aux Etats-Unis, les services météo observent une vague de chaleur "oppressante" dans le sud.
Plusieurs feux très violents en Californie ont entraîné l'évacuation de la population. Le plus important, Rabbit Fire, a brûlé quelque 3.200 hectares.
Au Canada, plus de dix millions d'hectares sont déjà partis en fumée cette année, avec 882 feux toujours actifs lundi, dont 579 considérés comme hors de contrôle, selon le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC).
Deux pompiers sont morts en luttant contre ces mégafeux.
Le Japon a émis quant à lui des alertes aux coups de chaleur pour 32 de ses 47 préfectures, qui connaissent des températures proches du record absolu de 41,1°C atteint en 2018.
"Le climat a clairement changé. Avant, la température (dans la préfecture de Yamanashi, proche de Tokyo) n'atteignait jamais 30°. Maintenant, on les atteint facilement", regrette Tomoya Abe, 50 ans, de retour d'un séjour au camping pour fuir son appartement de la capitale "où la température peut monter à 37°C".