Après l’opération militaire d’une envergure sans précédent des Brigades Al Qassam, l’aile armée du mouvement Hamas, sur le territoire israélien, le droit des Palestiniens à se défendre ne cesse de faire l’objet de condamnations partielles et partiales, principalement chez les alliés occidentaux d'Israël.
Si les images de prises d’otages et de civils tués ont encore une fois révélé l’horreur caractérisée de la guerre, il s’agit là pourtant d’une réalité à laquelle sont quotidiennement confrontés les Palestiniens depuis près de 70 ans.
Recevant le soutien inconditionnel des puissances occidentales, Israël continue de profiter d’une exclusivité qui lui permet d’agir en toute impunité dans les territoires palestiniens, faisant fi de toutes les résolutions de l’ONU adoptées depuis sa création.
Depuis 1947, Israël a fait l’objet de plus de 50 résolutions et condamnations de l’ONU, qui n’ont pas été respectées ni prises en compte.
Nombreuses sont les résolutions qui exhortent les forces armées israéliennes au retrait des territoires occupés (Résolution 242), à indemniser les réfugiés et les laisser “rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et vivre en paix avec leurs voisins” (Résolution 194), à respecter le cessez-le-feu (Résolution 236), assurer “la sûreté, le bien-être et la sécurité des habitants des zones où des opérations militaires ont eu lieu” (Résolution 237).
Le 21 mai 1968, la résolution 252 du Conseil de sécurité de l’ONU déclare “non valides”, les mesures israéliennes qui consistent à “l' expropriation de terres et de biens immobiliers”, et visent à “modifier le statut de Jérusalem”.
Le 22 mars 1979, la résolution 446 du Conseil de sécurité exige l’arrêt des “pratiques israéliennes visant à établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967”, affirme que ces pratiques “n’ont aucune validité en droit” tout en demandant à Israël de respecter la convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.
Dans sa Résolution 592 du 8 décembre 1986, le Conseil de sécurité de l’ONU rappelle que la convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre “est applicable aux territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967” et condamne “l’armée israélienne qui, ayant ouvert le feu, a tué ou blessé des étudiants” de l’université Bir Zeit.
Après le déclenchement de la première Intifada, le Conseil de sécurité condamne, dans sa Résolution 605 datée du 22 décembre 1987, les pratiques d’Israël “qui violent les droits du peuple palestinien dans les territoires occupés, en particulier le fait que l’armée israélienne a ouvert le feu, tuant ou blessant des civils palestiniens”.
Le 30 août 1989, la Résolution 641 du Conseil de sécurité de l’ONU “déplore qu’Israël, puissance occupante, continue d’expulser des civils palestiniens” et lui demande d’assurer le retour de tous les expulsés.
Après le début de la seconde Intifada, le Conseil de sécurité a dénoncé les violences et condamné le “recours excessif à la force contre les Palestiniens” tout en demandant à Israël de respecter ses obligations relatives à la convention de Genève (Résolution 1322 du 7 octobre 2000).
Après l’incursion de l’armée israélienne dans la bande de Gaza en 2009, le Conseil de sécurité exige dans sa Résolution 1860 du 8 janvier 2009, “l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu durable et pleinement respecté menant au retrait total des forces israéliennes de la bande de Gaza”, et exige de ne pas entraver l’entrée des organisations médicales dans Gaza.
En 2022 seulement, Israël a battu tous les records en faisant l’objet de 15 résolutions de l’ONU, pendant que la Russie faisait l’objet de 6 résolutions, et ce, malgré la guerre entre cette dernière et l’Ukraine qui a débuté la même année.
Cette liste, très loin d'être exhaustive, de résolutions non respectées, laisse entrevoir à quel point les violations en matière de droits de l’homme auxquelles sont confrontés les Palestiniens, restent toujours les mêmes presque 70 ans plus tard. Mais les appels désespérés du peuple palestinien semblent malheureusement toujours inaudibles en Occident.