L'élection est supervisée par l'Autorité nationale indépendante des élections, organe constitutionnel créé en 2019 pour remplacer les autorités publiques, dans le but d'assurer l'intégrité électorale.
Le président Abdelmadjid Tebboune a décidé, le 21 mars, d'avancer la date des élections, initialement prévues pour décembre, invoquant des "raisons purement techniques". Les bureaux de vote ouvriront à 8h, heure locale, et fermeront à 20h.
3 courants politiques
Près de 24,4 millions d'électeurs choisiront parmi trois candidats représentant différents courants politiques.
Le président Abdelmadjid Tebboune, 78 ans, candidat indépendant, se présente comme représentant de tous les Algériens, en particulier des jeunes, des classes moyennes et des plus défavorisés.
Diplômé de l'École nationale d'administration, Tebboune a occupé des postes de haut niveau au ministère de l'Intérieur et a été Premier ministre en 2017.
Il a remporté l'élection présidentielle de 2019 avec 58% des voix et bénéficie du soutien de nombreux partis, dont ceux de la majorité parlementaire.
Tebboune promet une relance économique et sociale, visant un PIB de 400 milliards de dollars d'ici 2027 et la construction de 2 millions de logements.
Abdelaali Hassani Cherif, 58 ans, est le leader du Mouvement de la Société pour la Paix, le plus grand parti islamique d'Algérie, souvent associé aux Frères musulmans.
Cherif, ingénieur et ancien journaliste, a été élu président du parti en 2023.
Son programme met l'accent sur des réformes constitutionnelles profondes, l'extension des pouvoirs parlementaires et ambitionne de faire de l'Algérie un “État central” dans les années à venir.
Il bénéficie du soutien de factions du courant islamique, telles que le Parti de la Renaissance.
Youcef Aouchiche, 42 ans, Premier secrétaire du Front des Forces Socialistes, le plus ancien parti d'opposition d'Algérie fondé en 1963, représente l'opposition de gauche. Aouchiche, diplômé en sciences politiques et ancien journaliste, a été élu par son parti pour se présenter à l'élection.
Son programme comprend des réformes constitutionnelles pour renforcer les libertés, décentraliser le pouvoir et promet d'augmenter les salaires et les traitements, de dissoudre le parlement et d'organiser des élections législatives début 2025.
Thèmes et défis communs
Malgré leurs affiliations politiques différentes, tous les candidats se réfèrent à la Déclaration du 1er novembre 1954 comme élément fondamental de leurs campagnes.
Cette déclaration marque le début de la révolution algérienne contre la colonisation française.
Ils s'accordent également sur le soutien indéfectible à la cause palestinienne et aux enjeux mondiaux, dans le but de renforcer la position internationale de l'Algérie.
Les trois candidats ont appelé les électeurs à participer activement à l'élection pour garantir son succès.
L'élection a été marquée par des interventions judiciaires strictes contre l'utilisation illégale de fonds par certains candidats.
Le mois dernier, le tribunal d'Alger a annoncé la détention de 68 personnes impliquées dans un scandale de corruption lié à l'obtention de parrainages pour des candidats, avec trois candidats placés sous contrôle judiciaire pour violation des lois électorales.
Pendant la campagne électorale, les candidats ont maintenu un ton calme, se concentrant sur leurs promesses et engagements, sans incidents notables de conflits verbaux ou de discours haineux.
Cependant, les campagnes de Cherif et Aouchiche ont exprimé leur mécontentement face à ce qu'ils perçoivent comme un favoritisme médiatique en faveur de Tebboune et ont déposé des plaintes auprès de l'autorité électorale.
Plus de 865 000 Algériens résidant à l'étranger ont commencé à voter lundi.
Le vote a également commencé pour les électeurs nomades dans des bureaux de vote mobiles désignés, avec 116 064 électeurs inscrits répartis dans 134 bureaux de vote.