L’on est toujours sans nouvelle de 105 palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza par l'armée israélienne dans le cadre de la guerre qu’elle mène dans cette enclave, dénonce la Commission des prisonniers de l'Autorité palestinienne.
Le nombre exact de personnes interpellées, les motifs de leurs arrestations et l’endroit où ils sont détenus restent un mystère pour l'Autorité palestinienne qui dit redouter le pire.
"Nous redoutons qu'ils aient été tués après avoir été arrêtés et interrogés", affirme Qaddoura Farès, chef de la Commission des prisonniers de l'Autorité palestinienne, précisant avoir "obtenu une fois (d'Israël, ndlr) durant la guerre le nombre de 105 arrestations mais sans aucun détail sur le sort de ces personnes".
"L'absence de nombre et de communication laisse penser qu'il est possible qu'Israël puisse faire ce qu'il veut d'eux, même les tuer", dit-il, soulignant avoir réclamé en vain des informations aux autorités israéliennes.
L'armée israélienne a interpellé ces Palestiniens alors qu’ils se dirigeaient du nord de Gaza vers le sud sur la route de Salaheddine, l’unique itinéraire autorisé à cet effet.
Sur le trajet, des déplacés ont expliqué à l’ONU que l'armée israélienne y avait installé un barrage équipé de caméras de reconnaissance faciale et dirigé à distance par des soldats.
L'ONU dit y avoir constaté le passage "de familles séparées". Au moins "un enfant a dû traverser ce barrage seul après l'arrestation de son père à ce check-point", poursuit l'ONU.
Le Croissant-Rouge avait rapporté mardi qu'un de ses soignants, Ramadan Hossu, originaire de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, avait été arrêté sur la route du sud.
Des témoignages concordants recueillis par l’ONU font état d'interpellations musclées aux points de contrôle suivis d’arrestations et souvent d’actes de torture.
Sahar Awwad, une déplacée gazaouie avait raconté à l'AFP que son fils Mohammed avait été arrêté par des soldats israéliens à la sortie sud de la ville de Gaza le 12 novembre.
"Il a été libéré après neuf jours" après avoir "subi des tortures", a-t-elle affirmé.
Cette information sur l'arrestation des 105 palestiniens arrive alors que l’on s’achemine vers la fin ce lundi d’une fragile trêve humanitaire de quatre jours, ponctuée par la libération de 117 prisonniers palestiniens et 39 otages israéliens, avec l’espoir d’une prorogation de cette éphémère pause des combats.