Le réseau social X d'Elon Musk a enfreint les règles de l'Union européenne en matière de contenus en ligne et pourrait se voir imposer des amendes et des modifications du fonctionnement de sa plateforme, a écrit le commissaire européen.
L'UE s'est dotée en septembre 2022 d'un règlement encadrant les services numériques, appelé Digital Services Act (DSA) et elle suit particulièrement le réseau ex-Twitter depuis son rachat par Elon Musk.
L’Union européenne a ouvert une enquête en décembre 2023 sur X pour quatre infractions en matière de "lutte contre les contenus illicites et la désinformation" et de "transparence". L’enquête préliminaire reproche au réseau social de délivrer le badge bleu de vérification à toute personne qui payait une cotisation sans vérifier son identité.
Le commissaire européen indique que si les faits sont avérés, des amendes seront imposées et des changements seront exigés. C’est la première enquête lancée dans le cadre du Règlement sur les services numériques (DSA) qui lutte contre les fausses informations et la vente de produits dangereux, ou illégaux. Dans la législation européenne, les plateformes de réseaux sociaux sont responsables des contenus publiés.
lire aussi : Elon Musk fait disparaître les titres des articles de presse partagés sur X
Bras de fer entre X et l’ UE
Si Google, TikTok, Microsoft et Meta se sont engagés à suivre le code de conduite de l’Union européenne en 2022, X (ex-Twitter) ne l’a pas fait. Depuis des mois, la Commission européenne met la pression sur la plate-forme. Fin 2023, la vice-présidente de la Commission, Vera Jourova, déclarait que X avait le plus gros ratio de posts de désinformation. Elle poursuivait en rappelant à Elon Musk que X devait respecter la réglementation européenne qui demande un plus grand contrôle des publications et des commentaires.
Les nouvelles règles européennes prévoient des amendes pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise, et même “une interdiction d’exercer en Europe en cas de récidive”
Hausse des publications haineuses ou mensongères
En décembre dernier, l’Union européenne a lancé une enquête auprès de toutes les plateformes afin de vérifier si elles contraient les messages haineux ou mensongers publiés dans le sillage des attaques du Hamas en Israël et la guerre contre Gaza.
Dès Octobre, les dirigeants de X avaient assuré avoir retiré des centaines de comptes liés au Hamas et des milliers de messages depuis le début du conflit.
L’Union européenne reproche notamment à Elon Musk d’avoir diminué le nombre de modérateurs dans son personnel lorsqu’il a racheté Twitter fin 2022.
X a également ré-autorisé des comptes de personnes extrémistes ou de militants conspirationnistes.