Modi qui a pour habitude de diriger un groupe de personnes lors de la Journée internationale du yoga dans diverses parties de l'Inde a choisi cette fois le Cachemire, où une insurrection anti-indienne fait rage depuis 34 ans.
Modi qui a remporté un troisième mandat au début de ce mois considère la suppression de l'autonomie politique de cette région à majorité musulmane comme l'une des principales réalisations de ses 10 ans de règne.
Le Premier ministre indien devait s'exercer sur les rives du lac Dal, lourdement sécurisé par la police, des soldats paramilitaires et des commandos de la marine, dans la capitale Srinagar, mais les pluies ont déplacé l'événement au Centre international de conférences voisin.
Lors d'un bref discours saluant les bienfaits du yoga, il a déclaré que le Cachemire, en tant que destination touristique, pourrait également attirer les amateurs de yoga.
La majorité des habitants du Cachemire indien, de confession musulmane, reste indifférente à cette pratique.
"Ce yoga est imposé à nos enfants pour changer culturellement les prochaines générations et contrôler leurs esprits", a réagi auprès des journalistes un habitant de Srinagar qui a souhaité témoigner sous couvert de l'anonymat, par crainte de représailles.
À son arrivée la veille, Modi a annoncé que les préparatifs pour les élections à l'assemblée de la région - dirigée directement par New Delhi via un lieutenant-gouverneur depuis le 5 août 2019 - avaient commencé.
"Le jour viendra bientôt où le Jammu-et-Cachemire façonnera à nouveau son avenir en tant qu'État", a-t-il déclaré.
En supprimant son autonomie, le gouvernement nationaliste hindou dirigé par Modi avait rétrogradé la région en deux territoires fédéraux gouvernés directement par New Delhi, Ladakh et Jammu-et-Cachemire.
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Ces deux territoires sont sans législature propre depuis. Modi a également inauguré et posé la première pierre de plusieurs projets de développement dans les domaines des routes, de l'approvisionnement en eau, de l'agriculture et des infrastructures dans l'enseignement supérieur.
Il a félicité les habitants de la région pour leur forte participation aux récentes élections législatives et les a remerciés "pour vos efforts pour maintenir haut le drapeau de la démocratie".
Son parti, le Bharatiya Janata Party, n'avait présenté aucun candidat pour les trois sièges dans la province du Cachemire et ses alliés ont subi de lourdes pertes.
Il a également perdu le siège unique du Ladakh mais a remporté les deux sièges de la province de Jammu.
"Je suis ravi qu'aujourd'hui, nous vivions la Constitution de l'Inde. À travers la Constitution, nous trouvons de nouvelles façons de transformer le Cachemire pour le mieux. La Constitution de l'Inde a enfin été adoptée par le Jammu-et-Cachemire dans son véritable sens. Les murs de l'article 370 ont été abattus", a-t-il déclaré, en référence à l'article 370 abrogé de la Constitution indienne qui permettait à Jammu-et-Cachemire d'avoir sa propre constitution, son propre drapeau et une législature bicamérale.
La région est désormais divisée en deux entités administratives distinctes: le Jammu-et-Cachemire, en majorité peuplée de musulmans, et le Ladakh à majorité bouddhiste.
Le Cachemire est divisé entre l'Inde et le Pakistan depuis la décolonisation britannique en 1947. Tous deux revendiquent l'intégralité de l'ancien royaume himalayen.
Plus d'un demi-million de soldats indiens y sont déployés et luttent contre des groupes rebelles qui réclament l'indépendance ou le rattachement au Pakistan.
