Le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a annoncé qu’Israël lui avait interdit d’entrer dans la bande Gaza où les Nations unies ont mis en garde contre une famine imminente après plus de cinq mois de guerre.
Philippe Lazzarini a déclaré à des journalistes au Caire, au côté du chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri, avoir “prévu d’aller à Rafah“ lundi via le poste-frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza, mais avoir été “informé que (son) entrée n’était pas autorisée“.
Sur X, il a précisé que “les autorités israéliennes“ lui avaient “refusé“ l’entrée dans le territoire palestinien assiégé par Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, “estime que l’ensemble des employés des Nations unies, M. Lazzarini et ses collègues de l’Unrwa inclus, doivent avoir accès (à la bande de Gaza) pour pouvoir mener le travail humanitaire vital qu’ils effectuent“, a déclaré à la presse à New York le porte-parole adjoint de M. Guterres, Farhan Haq.
“Il veut que M. Lazzarini puisse accéder aux zones où l’Unwra opère“, a-t-il précisé.
L’Unrwa est au centre d’une controverse depuis qu’Israël a accusé, fin janvier, 12 de ses employés d’implication dans l’attaque meurtrière perpétrée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.
Lundi matin, le porte-parole du gouvernement israélien, Avi Hyman, a réitéré ses accusations contre l’agence, affirmant que certains de ses employés avaient “activement participé au massacre du 7 octobre“.
Une quinzaine de pays, notamment les Etats-Unis, avaient suspendu fin janvier l’équivalent de plus de la moitié des fonds reçus en 2023 par l’Unrwa. Depuis, plusieurs pays ont repris leurs versements.
M. Choukri a réitéré le “soutien total“ de l’Egypte à l’Unrwa, dénonçant des “décisions unilatérales basées sur des accusations sans fondement“.
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort d’au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
L’opération militaire israélienne lancée en représailles a fait plus de 31.700 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Parmi ces morts, figurent une centaine d’employés de l’Unrwa, a affirmé M. Lazzarini qui recense également “plus de 150 infrastructures de l’ONU entièrement détruites dans la bande de Gaza “.
En outre, a-t-il affirmé, “plusieurs de nos employés ont été arrêtés et ont subi de mauvais traitements et des humiliations durant leur interrogatoire“.