"Après le colonialisme politique, un +colonialisme économique+ tout aussi asservissant s'est déchaîné. Ce pays, largement pillé, ne parvient donc pas à profiter suffisamment de ses immenses ressources", a-t-il déploré, sous les applaudissements, lors d'un discours très politique devant les autorités et le corps diplomatique.
"Otez vos mains de la République Démocratique du Congo, ôtez vos mains de l'Afrique! Cessez d'étouffer l'Afrique: elle n'est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser", a-t-il encore lancé dans les jardins du palais présidentiel.
Cet appel résonne tout particulièrement en RDC, pays au sous-sol d'une immense richesse et à la terre fertile, dont les deux tiers des quelque 100 millions d'habitants vivent avec moins de 2,15 dollars par jour.
Le pape a appelé la classe dirigeante du pays à "favoriser des élections libres, transparentes et crédibles" face à la menace de la corruption, alors que le pays se prépare à une élection présidentielle en décembre.
"Que l'on ne se laisse pas manipuler, et moins encore acheter, par ceux qui veulent maintenir le pays dans la violence afin de l'exploiter et de faire des affaires honteuses", a-t-il insisté en présence du président Félix Tshisekedi, candidat à sa réélection, arrivé au pouvoir début 2019 après une élection controversée.
Comparant la RDC à un "diamant", le pape a abordé un large éventail de thématiques telles que l'éducation, la protection de l'environnement, le prosélytisme religieux – allusion voilée à certaines Eglises du réveil, en plein essor - ou encore "le fléau du travail des enfants". "Trop d'entre eux meurent, soumis à des travaux asservissants dans les mines", a-t-il déploré.