Rave party
Après les désinformations sur des otages et les commandos du Hamas qui seraient abrités à l'hôpital Al-Shifa, les 40 bébés décapités, les enfants en cage, et les dernières révélations autour des pertes civils de la “rave party”, le récit israélien sur la guerre est en train de s'effondrer, au fur et à mesure que lumière est faite sur la propagande israélienne.
Lors des attaques du 7 octobre perpétrées par les commandos du Hamas, les images de pertes civils provenant de la “rave party” du côté israelien avaient suscité beaucoup d'émoi à travers le monde.
Or, plusieurs témoignages, dont celui de Yasmin Porat, survivante des attaques du 7 octobre, affirmaient que beaucoup de civils israéliens avaient été tués par les tirs provenant de l'armée israélienne.
“Le Hamas nous a traités très humainement”
Dans un entretien accordé le 15 octobre à la Radio d’Etat israélienne, Yasmin Porat affirmait sans ambiguïté que les commandos du Hamas s'était comporté “très humainement” avec les otages, et que les participants à la rave party avaient été tués par des “tirs venant de l'armée israélienne”.
Depuis, l'émission de radio a été supprimée du site officiel de la Radio d’Etat israélienne.
Des nouvelles révélations du journal israélien Haaretz, se basant sur des rapports des services de sécurité israéliens, corroborent la version des témoins.
Une évaluation des hauts responsables de la sécurité israélienne, basée sur les enregistrements des interrogatoires des membres du Hamas et sur une enquête de police sur l'incident, a déclaré que le Hamas n'avait aucune connaissance préalable du festival de musique, organisé près de la bande de Gaza.
Haaretz affirme que l'enquête a également révélé qu'un hélicoptère de combat israélien avait touché des civils alors qu’il tirait sur des membres du Hamas.
"Selon une source policière, l'enquête montre également qu'un hélicoptère de l'armée israélienne, qui est arrivé sur les lieux et a apparemment ouvert le feu sur les membres du Hamas qui s'y trouvaient, a également abattu des participants au festival” rapporte le journal.
Le journal israélien Yediot Aharonot a également publié un article sur les hélicoptères de l'armée de l'air israélienne qui intervenaient lors de l'attaque menée par le Hamas depuis Gaza.
Le journal rapporte que les forces israéliennes “ont eu du mal à distinguer les militants du Hamas et les İsraéliens”, ajoutant que les pilotes d'hélicoptères “ont utilisé des obus d'artillerie, de manière indépendante, sans obtenir l'autorisation de leurs supérieurs” contre les civils lors du festival.
La police a estimé que le nombre de personnes tuées lors du festival était de 364, mais n'a pas communiqué leur identité.
Ces nouvelles révélations contredisent la version officielle israélienne sur l’attaque du 7 octobre, qui affirmait que les participants au festival avaient tous été massacrés par les commandos du Hamas.
Otages et Hamas dans l'hôpital
Mais le gouvernement et les médias israéliens n’en sont pas à leurs premières désinformations.
Depuis plusieurs semaines, l'armée israélienne justifiait ses raids et ses assauts dans l'hôpital Al-Shifa, arguant qu’il servait non seulement de base arrière pour les militants du Hamas, mais abritait également des otages israéliens.
Après les offensives sur l'hôpital au cours de la semaine dernière l'armée israélienne a dû se résoudre à déclarer qu’il n’y avait “aucune indication sur la présence de prisonniers” dans l’enceinte de l'hôpital, pas plus qu’elle n’a été en mesure de prouver l’utilisation de l’institution médicale par les membres du Hamas comme base arrière.
Au contraire, certaines vidéos diffusées par des membres de l'armée israélienne qui prenaient les jours de la semaine d’un calendrier pour les noms des militants du Hamas, ou d’autres qui prétendaient avoir trouvé du matériel militaire appartenant au mouvement palestinien, ont rapidement été supprimées de leur compte officiel sur les réseaux sociaux.
"Bébés décapités"
Dès les débuts de la guerre, par le biais de sa correspondante Nicole Zedeck, la chaîne de télévision israélienne i24News -fondée par le Français Patrick Drahi- avait relaté une désinformation quant à la décapitation de 40 bébés israéliens par les commandos du Hamas, lors de leur intrusion sur le territoire israélien.
L’information avait immédiatement suscité l’indignation sur les réseaux sociaux, et avait été relayée par de nombreuses chaînes d'information, à tel point que même le président américain Joe Biden a affirmé avoir vu ces photos dans lesquelles ‘’des terroristes décapitent des enfants’’, commentant qu’il n’aurait jamais pensé voir une telle scène d’horreur.
Or, cette fausse information a d’abord été démentie par l'armée israélienne elle-même qui a affirmé qu’elle ne dispose d’aucun élément confirmant les allégations de la journaliste israélienne selon lesquelles le Hamas aurait décapité des bébés.
La même allégation a été contredite par un porte-parole de la Maison Blanche qui a affirmé au Washington Post que le président Joe Biden n’a jamais vu de photos d’enfants décapités, mais qu’il se basait tout simplement sur les affirmations des médias israéliens.
"Enfants en cage"
Une autre désinformation, faisant des millions de vues et largement relayée par les journalistes de l’Etat hébreu, consistait à montrer des enfants israéliens pris en otage et mis en cage par le Hamas.
Or, la situation est tout à fait inverse. Ainsi que l’a révélé le site de fact-checking fakereporter.net, les enfants présentés comme israéliens sont en réalité des enfants palestiniens mis en cage par l'armée israélienne à Hébron, en Palestine occupée, il y a 6 ans de cela.
À mesure que les nombreuses désinformations israéliennes sont déconstruites par de nouvelles révélations, le récit israélien s’effondre et l'État hébreu semble de plus en plus perdre la bataille médiatique, malgré les énormes moyens mis en œuvre par ce dernier.