Le Mali se réserve le droit de recourir à la légitime défense, conformément à l'article 51 de la Charte des Nations unies, si la France continue à porter atteinte à la souveraineté de notre pays, à son intégrité territoriale et à sa sécurité nationale, a déclaré, mardi, Abdoulaye Diop ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.
Abdoulaye Diop s'exprimait en marge de la réunion ordinaire du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le rapport trimestriel du secrétaire général des Nations Unies concernant la situation au Mali.
« La France n'a jamais violé l'espace aérien malien. Je conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral », réplique Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité, affirmant qu'il s'agissait « d'accusations mensongères et diffamatoires du gouvernement de Transition du Mali.
Pour sa part Abdoulaye Diop chef de la diplomatie malienne dénonce « une guerre par procuration qui lui est imposée, tout comme les manœuvres et les entraves à la tenue de cette réunion spécifique pour la manifestation de la vérité », soulignant qu' « en tout état de cause, le gouvernement du Mali se réserve le droit de recourir à la légitime défense, conformément à l'article 51 de la Charte des Nations unies si la France continue à porter atteinte à la souveraineté de notre pays, à son intégrité territoriale et à sa sécurité nationale ».
Nicolas de Rivière rappelle que « le redéploiement de l'opération Barkhane en dehors du territoire malien s'est achevé le 15 août avec le départ du Mali du dernier soldat français. Le communiqué publié à cette occasion par la présidence de la République française a été transmis au Conseil. Cette manœuvre de redéploiement avait été décidé le 17 février dernier à la suite d'une concertation approfondie avec l'ensemble des partenaires engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, elle reposait sur le constat que les conditions politiques et opérationnelles n'étaient plus réunies pour rester engagée au Mali ».
« Je regrette les accusations graves et infondées portées contre la France de manière répétée par les autorités de transition. Je rappelle que la France s’est engagée pendant 9 ans au côté du Mali, à la demande de ce pays, pour combattre les groupes armés terroristes et que 59 soldats français ont payé le prix de leur vie dans ce combat », se défend l'ambassadeur de la France au Conseil de sécurité.
Diop explique que la prise de parole du diplomate français justifie encore une fois la session que le Mali a demandé pour pouvoir présenter ses éléments de preuves concrètes, des actes de duplicité, d’espionnage et de déstabilisation de la France à l’encontre du Mali y compris le partage des renseignements et le largage des matériels au profit d’organisation criminelle qui sont à l’origine de l’insécurité et des violences contre les populations civiles, qui, attendent du Conseil de sécurité qu'il assume sa responsabilité principale de maintien de la paix et de la sécurité internationale.
Le Mali demande en outre que la France soit porteuse de la demande de la réunion d'urgence réclamée par les autorités maliennes.
Pour rappel, le Mali avait saisi le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) assurant être en mesure de prouver que la France a armé et renseigné des groupes terroristes et des violations répétitives de l'espace aérien malien.