Après une réunion tripartite avec les médiateurs égyptiens et qataris hier au Caire, une délégation du Hamas se trouve à Doha pour étudier la “contre-proposition” israélienne, à l’aune de la nouvelle offre égyptienne.
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Une réponse sera apportée "aussi vite que possible", a précisé une source du Hamas à l’AFP, tandis que le site al-Qahera News, proche du renseignement égyptien, souligne que la délégation du Hamas "reviendra avec une réponse écrite à la proposition de trêve".
La “contre-proposition” israélienne, considérée comme "extraordinairement généreuse de la part d'Israël" par Anthony Blinken, chef de la diplomatie américaine, comprend un "cessez-le-feu de 40 jours" ainsi que la "libération de milliers de prisonniers palestiniens en échange de la libération de ces otages", a précisé le chef de la diplomatie britannique David Cameron, à Ryad en Arabie Saoudite.
Le Hamas exige surtout "un cessez-le-feu permanent" à Gaza, une hypothèse qu'Israël a toujours refusée, "un retrait" israélien de Gaza et un calendrier clair pour le début de la reconstruction, a souligné à l’AFP Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas.
Dans la foulée, le président américain Joe Biden, confronté dans son pays à un mouvement pro-palestinien sur de nombreux campus, a demandé aux dirigeants du Qatar et de l'Égypte de "faire tout leur possible" pour obtenir du Hamas la libération d'otages "car il s'agit là du seul obstacle à un cessez-le-feu immédiat".
Après Ryad, M. Blinken est attendu, ce mardi en Israël, dans le cadre de cette nouvelle tournée au Moyen-Orient, destinée à promouvoir une nouvelle trêve dans le territoire palestinien assiégé et plongé dans une crise humanitaire majeure.
Depuis le début de la guerre, une seule trêve d'une semaine a été instaurée, à la fin novembre. Elle avait permis la libération de quelque 80 otages israéliens ou binationaux et d'une vingtaine d'étrangers, en échange de 240 prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
- "Bon espoir" -
L'Égypte a affirmé, lundi, avoir "bon espoir" concernant une trêve. Pourtant, Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a dit à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations". Avant de rejoindre le Caire pour la suite des discussions, Israël exigerait une réponse du Hamas à la proposition égyptienne, renseigne la radio de l’armée israélienne.
Selon des médias, le cabinet de guerre israélien avait dans un premier temps réclamé la libération de 40 otages retenus à Gaza, avant d'autoriser les négociateurs à abaisser ce nombre.
Le site d'information américain Axios, a indiqué qu'Israël réclamait au minimum la libération des femmes, civiles ou soldates, et des hommes de plus de 50 ans ou en mauvaise santé.
Lundi, des proches de deux otages israéliens apparus, samedi, dans une vidéo diffusée par le Hamas ont appelé à leur libération immédiate.
"Israël, Égypte, Qatar et les États-Unis (...) nous vous demandons instamment de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour ramener nos proches à la maison maintenant", a déclaré Elan Siegel, fille de Keith Siegel, 64 ans, enlevé par le Hamas le 7 octobre.
- Mandats de la CPI ? -
Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une incursion dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas -- au pouvoir à Gaza depuis 2007, qui a lancé une offensive de 34.488 morts, majoritairement des civils, selon le mouvement islamiste.
Par ailleurs, des hauts responsables israéliens s'inquiètent, selon différents médias locaux, de possibles mandats d'arrêts délivrés contre eux par la Cour pénale internationale (CPI) en lien avec la guerre à Gaza.
Selon le site Axios, Benjamin Netanyahu a demandé dimanche à Joe Biden, lors d'un entretien téléphonique, de l'aider à empêcher des mandats d'arrêt, qui pourraient le viser ainsi que son ministre de la Défense et le chef d'état-major.
Chaleur et moustiques
Sur le plan humanitaire, les conditions de vie des déplacés palestiniens est critique d’après des agences humanitaires de l’ONU.
"Nous demandons au monde entier d'appeler à une trêve durable, cela suffit", a lancé lundi un Palestinien, Abou Taha, qui veillait sur des proches tués à l'hôpital al-Najjar de Rafah alors que les familles déplacées subissent la chaleur sans eau courante et à peine protégées du soleil sous les toiles des tentes.
"L'eau que nous buvons est chaude", a témoigné Ranine Aouni al-Arian, une mère de famille déplacée de la ville voisine de Khan Younès. "Les enfants ne supportent plus la chaleur et les piqûres de mouches et de moustiques", explique-t-elle, avec dans ses bras un bébé au visage couvert de piqûres.