La guerre, qui a provoqué à Gaza un niveau de destructions "sans précédent dans l'histoire récente", selon l'ONU, a fait au moins 46 788 morts. / Photo: AP (AP)

"Après avoir examiné tous les aspects politiques, sécuritaires et humanitaires de l'accord proposé et considérant que celui-ci soutient la réalisation des objectifs de guerre", le cabinet de sécurité "a recommandé au gouvernement d'approuver ce projet", a indiqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Après le feu vert du cabinet de sécurité, un Conseil des ministres doit se réunir dans la journée pour donner son accord final.

L'accord destiné à mettre fin à plus de 15 mois de guerre prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le cabinet de sécurité s'est réuni vendredi après l'obtention par Israël de garanties sur la libération des otages, selon le bureau de M. Netanyahu.

De premières libérations devraient avoir lieu dimanche, a annoncé le gouvernement, alors que les familles des otages ont été informées et que des préparatifs étaient en cours pour les accueillir.

Selon deux sources proches du Hamas, le premier groupe devrait être composé de trois femmes israéliennes.

En échange, Israël a accepté "de libérer un certain nombre de prisonniers d'importance", a indiqué une de ces sources.

La fin définitive de la guerre sera négociée durant cette première phase.

Accord en trois phases

L'annonce de l'accord a suivi une accélération des négociations, qui piétinaient depuis plus d'un an, à l'approche du retour lundi de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain élu a assuré jeudi que l'accord n'aurait jamais été conclu sans la pression exercée par lui et sa future administration.

La première phase comprend "un cessez-le-feu total", selon le président américain, Joe Biden, la libération de 33 otages, un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l'aide humanitaire.

De son côté, Israël "libèrera des centaines de prisonniers palestiniens", a indiqué mercredi M. Biden.

La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.

Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième phase, à savoir "une fin définitive de la guerre", selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

"Embrasser ma terre"

Avant même le début de la trêve, des déplacés palestiniens chassés de chez eux par la guerre se préparaient à regagner leur maison.

"J'attends dimanche matin, lorsqu'ils annonceront le cessez-le-feu", a témoigné Nasr al-Gharabli, qui a fui sa maison de Gaza-ville, dans le nord, pour s'abriter dans un camp plus au sud.

"Je vais aller embrasser ma terre, et je regrette déjà de l'avoir quittée. Si j'étais mort sur ma terre, cela aurait été mieux que d'être déplacé ici", a-t-il ajouté.

Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la quasi-totalité de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés.

La guerre, qui a provoqué à Gaza un niveau de destructions "sans précédent dans l'histoire récente", selon l'ONU, a fait au moins 46 788 morts.

Agences