La fermeture de l’espace aérien nigérien commence à rogner les finances de l’Agence pour la sécurité et la navigation aérienne en Afrique et Madagascar (ASECNA), la principale structure qui fournit des services de navigation aérienne sur le continent.
Dans une note interne, M. Mohamed Moussa, le Directeur général de l’agence, informe les employés disséminés dans les 18 pays desservis par l’agence de cette étape critique.
“Air France a suspendu ses vols à destination du Niger, du Mali et du Burkina Faso, réduisant drastiquement les recettes et les finances de l’agence”, écrit le Directeur général de l’Asecna à ses collaborateurs.
“La fermeture de l’espace aérien du Niger entraîne un contournement de l’espace géré par l’Asecna par les aéronefs en survol Au regard de la position stratégique du Niger, au carrefour d’importantes routes aériennes (…), c’est assurément un manque à gagner que l’agence enregistre en termes de ressources financières”, explique-t-il.
Des mesures d'austérité
Pour faire face à cette crise, la direction centrale a pris un train de mesures qui vont du contrôle de tout nouvel engagement de projet au gel de l’acquisition de véhicules “sauf autorisation”, en passant par la suspension de prêts au personnel, la suspension des missions “sauf cas exceptionnel”, l'arrêt des cotisations pour les partenaires, etc.
Air France est l’un des principaux pourvoyeurs des caisses de l’ASECNA, car c’est la plus grande compagnie aérienne desservant l’Afrique.
L’an dernier, elle a transporté 3 millions de passagers sur 33 destinations.
D’autres compagnies comme Brussels Airlines, British Airways ou Virgin Atlantic sont aussi concernées.
Pour maintenir leurs activités, de nombreuses compagnies aériennes reliant l’Afrique à l'Europe se sont adaptées. Brussels Airlines a suspendu ses vols vers l’Angola. Le transporteur aérien belge assurait deux vols par semaine vers Luanda, la capitale angolaise depuis Bruxelles, avec une escale à Kinshasa, en République Démocratique du Congo.
Désormais, elle assurera un vol direct entre Bruxelles et Kinshasa par souci d’économie.
L’interdiction de survol du Niger complique davantage la situation des de l’Asecna, d’autant plus que l’Agence européenne de sécurité aérienne déconseille de survoler la Libye et le Soudan, pour des raisons de sécurité.
Après l'épisode du Covid-19, la fermeture de l’espace aérien nigérien risque d’entraver la dynamique de la reprise de l'industrie aéronautique africaine.