Les forêts du sud du Liban à la frontière avec Israël sont menacées de disparition. Comme les centaines d’hectares de verdure et de végétation luxuriantes du sud du Liban, elles continuent de subir de lourdes attaques israéliennes. Par son action, l’armée israélienne a établi une zone tampon de fait sur une frontière d'environ 100 kilomètres de long.
La gravité de la situation est telle qu’en décembre 2023, le Premier ministre libanais Najib Mikati a élevé le ton.
“ De grandes régions du Liban sont soumises à une régression des conditions environnementales, due aux attaques israéliennes continues”, a-t-il averti.
“Ces actions, y compris l’usage d’armes prohibées au phosphore blanc, a déploré le chef du gouvernement libanais, ont tué des civils et produit des dégâts irréversibles sur plus de 5 millions de mètres carrés de forêts et de terres agricoles, en plus d’avoir endommagé des milliers d’oliviers”.
La situation se détériore au fil des mois. L’ONG Save the Children redoute même une crise humanitaire impactant des dizaines de milliers de familles dans le sud du Liban, laissées sans moyens de subsistance après que les tirs de l’armée israélienne ont détruit plus de 47 000 oliviers – ainsi que d’autres cultures pendant leur récolte.
Avec huit cents hectares de terres complètement endommagés, 340 000 têtes de bétail morts et environ 75 pour cent des agriculteurs démunis, le Premier ministre Najib Mikati met en garde que le Sud du Liban risque de devenir une” zone de catastrophe agricole”.
Cette partie du Liban est pourtant réputée pour la production des agrumes, des olives et du tabac notamment. Il s’agit d’une zone de plus de 100 kilomètres de long allant de Naqoura au mont Hermon et aux collines de Kfar Shuba, et à une profondeur dépassant en moyenne 6 à 7 kilomètres, précise le journal Orient Le Jour.
Depuis le début de la guerre de Gaza, le Hezbollah libanais, solidaire avec le peuple palestinien, échange régulièrement des tirs avec l'armée israélienne. Israël considère que le mouvement de résistance libanais utilise le couvert végétal jouxtant la frontière avec le Liban pour ses opérations militaires.
Du reste, des bombardements israéliens ont visé plusieurs régions dans le sud du Liban, faisant deux morts, dont un combattant du Hezbollah et déclenchant d'importants incendies samedi, ont rapporté un média d'État et le mouvement de résistance libanais.
Plus de huit mois de violences ont fait au moins 458 morts au Liban, dont environ 90 civils et près de 300 combattants du Hezbollah, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, au moins 15 soldats et 11 civils ont été tués, selon les autorités.