Israël a annoncé, ce samedi, avoir tué le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, à l'heure où une source proche du mouvement libanais a affirmé que le contact avait été perdu avec son dirigeant.
Le Hezbollah n'a toujours pas fait d'annonce officielle sur le sort de son chef plus de 15 heures après un raid dévastateur israélien sur son fief dans la banlieue sud de Beyrouth qui a ciblé "le quartier général central du Hezbollah" selon Israël.
Mais une source proche du mouvement libanais a affirmé que "le contact a été perdu" depuis vendredi soir avec Hassan Nasrallah, à la tête du mouvement depuis 1992.
"Hassan Nasrallah est mort", a déclaré un porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, sur le réseau social X.
Figure emblématique du Hezbollah, Hassan Nasrallah est à la tête du groupé libanais depuis 1992. Il vivait depuis des années dans la clandestinité, tout en continuant de diriger le parti qui a constamment affronté Israël.
Nasrallah avait acquis une renommée régionale pour son rôle dans la résistance contre Israël, notamment lors de la guerre de 2006 entre le Hezbollah et l’armée israélienne.
Après l'annonce de sa mort par Israël, le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi, a affirmé : "nous n'avons pas épuisé tous les moyens dont nous disposons. Le message est simple : quiconque menace les citoyens d'Israël, nous saurons comment l'atteindre".
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Après Gaza, la Dahia
Selon plusieurs télévisions israéliennes, Hassan Nasrallah était visé par la frappe d'une violence inouïe survenue vendredi à 15H30 GMT dans un quartier densément peuplé de la banlieue sud de Beyrouth.
Les avions de guerre avaient effectué plus de 40 frappes violentes et successives depuis la fin de la journée de vendredi, provoquant des incendies et des destructions considérables dans de nombreuses zones. Il s'agit d'une attaque sans précédent et ce, depuis la guerre d'Israël contre le Liban en 2006.
Des incendies font rage depuis des heures à Bir Hassan, au Mont-Liban, dans la banlieue sud de Beyrouth, à la suite d'une frappe aérienne visant un bâtiment.
Une série de raids violents et intenses ont également secoué plusieurs sites dans la vallée de Bekaa, dans l'est du Liban.
L'agence de presse publique libanaise a, par ailleurs, fait état de vols intensifs d'avions de guerre israéliens au-dessus des villages des districts de Tyr et de Bint Jbeil, dans le sud du Liban.
L'armée israélienne avait auparavant ciblé des bâtiments dans les zones de Kafaat, Choueifat, Hadath et Laylaki.
Le ministère libanais de la Santé a indiqué que les frappes avaient fait six morts et 91 blessés.
Le Hezbollah a, de son côté, signalé dans un communiqué le bombardement de la colonie de Kabri, dans le nord d'Israël, par un barrage de missiles Fadi-1.
Le radiodiffuseur public israélien a rapporté, pour la deuxième fois en une semaine, qu’une roquette tirée depuis le Liban en direction des colonies du nord de la Cisjordanie a été interceptée.
Séparément, la radio de l'armée israélienne a déclaré que des sirènes avaient retenti dans la baie de Haïfa, en Galilée, à Wadi Ara et dans les colonies illégales du nord de la Cisjordanie. Aucun autre détail n'a été fourni.
Le Liban au bord du gouffre
Israël pilonne le Liban depuis le début de la journée du lundi avec des frappes qui ont fait plus de 700 morts et près de 2 200 blessés, selon les chiffres publiés par le ministère libanais de la Santé.
Les autorités libanaises estiment que le nombre de morts au Liban depuis octobre dernier s'élève à 1 540, sans compter les quelque 77 000 personnes déplacées dans les régions du sud et de l'est du pays.
Le Hezbollah et Israël sont engagés dans une guerre transfrontalière depuis le début de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 41 500 victimes, principalement des femmes et des enfants, à la suite d'une attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre dernier.
La communauté internationale a mis en garde contre les frappes sur le Liban, car elles risquent de transformer le conflit de Gaza en une guerre régionale.