Plus d'une douzaine de centres pénitentiaires israéliens, tant militaires que civils, ont été convertis en camps spécialisés dans la maltraitance systématique des détenus (Others)

Plus d'une douzaine de centres pénitentiaires israéliens, militaires et civils, ont été convertis en un réseau de camps où la maltraitance des détenus est monnaie courante.

Parmi les personnes arrêtées à Gaza depuis l'invasion terrestre israélienne du 27 octobre 2023, on compte des femmes, des enfants, des médecins, des travailleurs de la santé et des membres des équipes de défense civile.

Des prisons devenues "camps de torture"

“Les témoignages des prisonniers révèlent les conséquences d'une transformation hâtive : plus d'une douzaine de centres pénitentiaires israéliens, tant militaires que civils, ont été convertis en camps spécialisés dans la maltraitance systématique des détenus”, souligne le rapport.

Le document précise qu'avant le 7 octobre de l'an dernier, date à laquelle Israël a lancé son offensive contre Gaza en réponse à une attaque transfrontalière menée par le Hamas, groupe de résistance palestinien, le nombre de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes était de 5 192. Depuis juillet de cette année, ce nombre a presque doublé, atteignant 9 623.

Bien qu'aucun chiffre officiel n'ait été communiqué concernant les Palestiniens arrêtés à Gaza par l'armée israélienne, les médias israéliens estiment que 4 500 Palestiniens auraient été détenus.

Sde Teiman : le “Guantanamo” d'Israël

Le centre de détention israélien de Sde Teiman, situé dans le désert du Néguev, est considéré comme l'un des lieux où les Palestiniens subissent les traitements les plus sévères, notamment des abus sexuels et des actes de torture, aux mains de l'armée israélienne.

Un rapport de l'Association pour les droits civils en Israël (ACRI) signale que des violations physiques et psychologiques ont été commises à Sde Teiman, surnommé le “Guantanamo israélien”.

Dix soldats israéliens affectés à cette prison ont été arrêtés pour avoir violé un prisonnier palestinien, suscitant une vive indignation à l’échelle régionale et internationale contre le gouvernement.

Des extrémistes de droite israéliens, dont des figures politiques d'extrême droite telles que le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu, le député du Likoud Nissim Vaturi, ainsi que Zvi Sukkot du Parti sioniste religieux, ont forcé l'entrée de Sde Teiman et pris d'assaut le tribunal militaire de la base de l'armée à Beit Lid pour dénoncer l'arrestation des soldats.

Finalement, les soldats israéliens ont été placés en résidence surveillée sans être inculpés le 13 août, ce qui a été interprété par les ONG israéliennes de défense des droits humains comme une tentative de permettre aux militaires d’échapper à toute sanction.

Des militants israéliens ont également réclamé l’ouverture d’une enquête sur les actes de torture présumés contre des Palestiniens, avertissant que ces pratiques pourraient nuire à l'image du gouvernement israélien, voire provoquer une intervention de la Cour internationale de justice (CIJ).

Le procureur de la CIJ, Karim Khan, a annoncé le 20 mai avoir demandé l'émission d'un “mandat d'arrêt” contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Mort de 48 Palestiniens dans les prisons israéliennes

Le journal Haaretz a révélé le 29 juillet que l'armée israélienne enquête sur la mort de 48 Palestiniens dans les prisons israéliennes.

Un total de 36 détenus, arrêtés à Gaza, sont morts à Sde Teiman.

Le 18 septembre, la Cour suprême israélienne a rejeté une demande émanant d'organisations de défense des droits humains visant à fermer le centre de Sde Teiman, malgré les preuves accablantes de violations dans cet établissement.

Le 30 juin, Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale et figure de l'extrême droite, a appelé à l'exécution des Palestiniens emprisonnés en déclarant qu'il fallait “leur tirer une balle dans la tête au lieu de les nourrir et de leur donner à boire”.

Le 8 juillet, Ben-Gvir a insisté pour maintenir Sde Teiman ouvert, affirmant que la “surpopulation” y était "une bonne chose”.

Le 12 septembre, il est allé encore plus loin dans sa rhétorique en réclamant un budget supplémentaire pour construire 5 000 nouveaux centres de détention afin de doubler le nombre de Palestiniens incarcérés dans le cadre de la guerre contre Gaza.

“Depuis le début de la guerre, la crise des prisons, l'une des questions de sécurité les plus sensibles, demeure irrésolue”, rapportait le quotidien Yedioth Ahronoth le 12 septembre.

Haaretz a également rapporté que, outre Sde Teiman, la prison de Megiddo, située dans le nord d'Israël, est un autre centre où des crimes atroces et des actes de torture systématique sont perpétrés contre les détenus palestiniens.

Des documents divulgués de la prison de Megiddo ont révélé de nombreux cas d'agressions brutales et de torture contre des centaines de Palestiniens détenus, y compris l'utilisation de chiens pour humilier les prisonners.

TRT Français et agences