Depuis 2020, la France a mis fin à ses opérations militaires en raison de problèmes rencontrés avec les pays africains, ou a dû céder ses bases militaires dans la région aux autorités locales.
Après les coups d'État au Mali, au Burkina Faso et au Niger, la France a été contrainte de retirer ses troupes de ces pays. Par ailleurs, elle a dû céder ses bases militaires au Tchad et en Côte d'Ivoire.
En janvier 2020, la France comptait environ 5 000 soldats au Mali, 1 500 au Niger, 1 500 à Djibouti, 1 000 au Tchad, 600 en Côte d'Ivoire, 350 au Gabon, 350 au Sénégal et 400 au Burkina Faso.
Après l'annulation des accords militaires avec la France par les gouvernements militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les troupes françaises ont été contraintes de quitter ces trois pays à partir de décembre 2023.
Au Tchad, la France a remis ses trois bases militaires dans le pays en janvier 2025 à la demande de l'administration tchadienne.
Elle a ensuite rétrocédé sa seule base militaire en Côte d'Ivoire à l'armée ivoirienne jeudi 20 février.
Alors que tous les soldats français stationnés au Tchad ont quitté le pays, 80 soldats continueront à servir en Côte d'Ivoire.
La base française au Sénégal, où sont stationnés environ 350 soldats, devrait fermer à la fin de l'année. La France pourrait cependant laisser des troupes au Sénégal, même si le nombre de soldats restant sur le territoire n’a pas encore été déterminé.
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Les effectifs des troupes françaises à Djibouti et au Gabon n'ont pas changé.
Ambassadeurs déclarés "persona non grata" et soldats retirés
À la suite de la prise du pouvoir par Assimi Goïta au Mali en 2020, les opérations militaires de la France dans le pays depuis 2013 étaient devenues un sujet de débat.
En février 2022, le Mali a exigé le départ immédiat de son territoire des éléments de l'opération Barkhane, qui déployait environ 5 000 soldats français dans cinq pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) et, en mai 2022, a mis fin à sa coopération en matière de défense avec la France.
La France a également été contrainte de fermer sa base militaire de Gao au Mali.
Au Burkina Faso, le gouvernement militaire dirigé par Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir en septembre 2022, a mis fin à l'accord de coopération militaire avec la France et a expulsé l'ambassadeur de France à Ouagadougou, Luc Hallade, en janvier 2023.
En février de la même année, 400 soldats français déployés dans le cadre de l'opération Sabre ont quitté le pays à la demande du Burkina Faso.
La France, qui devait quitter le Mali et le Burkina Faso mais ne voulait pas tirer un trait sur la région du Sahel, a redéployé ses troupes au Niger, mais ce changement de plan n'a pas été de longue durée en raison du coup d'État à Niamey.
La France a donc été contrainte de se retirer également du Niger, son proche allié au Sahel, après le renversement en juillet 2023 du président nigérien de l'époque, Mohammed Bazum, qui entretenait des relations étroites avec la France.
Le gouvernement militaire a mis fin à la coopération militaire avec la France en août 2023, peu après le coup d'État, et a déclaré son ambassadeur à Niamey, Sylvain Itte, "persona non grata".
Bien que l'ambassadeur Itte ait résisté à cette expulsion du pays pendant environ un mois, en décembre 2023, la France a fermé son ambassade à Niamey et retiré l'ensemble des 1500 soldats stationnés dans la région depuis environ 10 ans.
Le dernier retrait a eu lieu en Côte d'Ivoire
Le 29 novembre 2024, le Tchad a annoncé la résiliation de l'accord de coopération en matière de défense avec la France et a demandé le retrait des troupes françaises du pays.
À la suite de cette demande, la France a remis à l'armée la base militaire de Faya le 26 décembre 2024, la base militaire d'Abéché le 12 janvier 2025 et la base d'Adji Kosseï le 30 janvier 2025, mettant ainsi fin à l'ensemble de sa présence militaire dans le pays.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a également annoncé dans son discours à la nation à l'occasion de la nouvelle année que la seule base française dans le pays serait transférée à l'armée.
Ce jeudi, la France a rétrocédé la base militaire de Port-Bouët à l'armée ivoirienne. La base a été baptisée du nom du général Ouattara Thomas d'Aquin, premier chef d'état-major de la Côte d'Ivoire.
S'exprimant lors de la cérémonie de transfert, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, a déclaré que la présence française dans le pays n'était pas terminée, qu'elle s'était au contraire transformée, précisant que 80 soldats continueraient à servir dans le pays.