La base militaire française d'Abidjan va être rétrocédée à la Côte d'Ivoire en janvier, a annoncé, mardi 31 décembre, le président ivoirien Alassane Ouattara.
“Nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective. C'est dans ce cadre que nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d'Ivoire”, a déclaré le président ivoirien, dans son discours de fin d'année.
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"Ainsi, le camp du 43ᵉ BIMA, le bataillon d'infanterie de marine de Port-Bouet, sera rétrocédé aux forces armées de Côte d'Ivoire dès ce mois de janvier 2025", a-t-il poursuivi.
"Pour marquer cette nouvelle étape de la vie de l'Armée, j'ai décidé de baptiser ce Camp du nom du Général Ouattara Thomas d'Aquin, militaire au parcours exceptionnel et tout premier Chef d'État-Major de l'Armée ivoirienne", a annoncé le président Alassane Ouattara.
Quelque 1 000 soldats étaient déployés au 43e BIMA.
Se penchant sur le volet économique, Ouattara a assuré que la Côte d'Ivoire continue de démontrer sa résilience grâce à un cadre macroéconomique solide et une gestion saine de ses finances publiques.
"L'activité économique est restée robuste, avec un taux de croissance du PIB de 6,1% en 2024, contre 4,2% au niveau de la CEDEAO. Il sera d'environ 7% en 2025. L'endettement de notre pays demeure modéré. Le stock de la dette s'établit à 56% du PIB.
Evoquant la présidentielle d'octobre 2025, Alassane Ouattara a assuré que l'élection serait "apaisée", "transparente et démocratique".
Sénégal : fin de toutes les présences militaires étrangères en 2025
Au Sénégal, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a emboîté le pas au Tchad en confirmant la fin de toute présence militaire étrangère au Sénégal à partir de l’année 2025. Il s'exprimait à l’occasion du traditionnel discours à la nation du 31 décembre, marquant ainsi sa volonté de restaurer la souveraineté nationale.
“D’ores et déjà, j’ai instruit le ministre des forces armées de proposer une nouvelle doctrine en matière de défense et de sécurité impliquant, entre autres conséquences, la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal dès 2025”, a indiqué Faye.
En prélude à la commémoration du 80ème anniversaire du massacre de Thiaroye (1er décembre), le président avait évoqué, à l’occasion d’un entretien fin novembre avec des médias étrangers, cette éventualité sans donner de date précise.
Cette décision vise principalement la France qui dispose de trois bases dans le pays.
“Tous les amis du Sénégal seront traités comme des partenaires stratégiques dans le cadre d’une coopération ouverte, diversifiée et décomplexée”, a-t-il souligné.
Arrivé au pouvoir en mars 2024, Faye a réitéré son engagement pour la transparence et la bonne gouvernance. Il a annoncé, à ce propos, quatre nouvelles lois à soumettre à l'assemblée nationale.
“Elles portent sur la protection des lanceurs d’alerte, la réforme de l’organe de lutte contre la corruption, l’accès à l’information et la déclaration de patrimoine”, a-t-il précisé, assurant que la déclaration de patrimoine va désormais être “généralisée à tous les agents de la fonction publique sans exception”.
Le président Faye a également exprimé son ambition de parachever le processus de paix définitive en Casamance enclenché depuis des années.
Avec le retrait des troupes françaises de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, seuls le Gabon et Djibouti continueront d'accueillir une présence militaire française en 2025.