Quel a été votre sentiment à la fin de la cérémonie d’ouverture des Jeux méditerranéens ?
C’était un moment très fort, c’est l’aboutissement de plusieurs mois de travail, de conceptions, de réflexions, de folie aussi en termes d’écriture du scénario, en termes d’imagination et en plus, comme je l’ai dit auparavant, c’est plusieurs mois de travail sur la réalisation, le montage et les répétitions.
Des semaines de préparation dans le stade avec tout ce qu’on peut imaginer comme problématiques et difficultés à gérer les personnes, les mentalités et les problèmes logistiques dans un nouveau stade qui n’a pas été inauguré à réceptionner un grand spectacle et dans un pays où on n’a pas l’habitude d’organiser des spectacles de cette envergure, le dernier en date remonte à 10 ou 12 ans. Tout cela fait qu’à un moment donné, on est face à une réalité qui fait qu’on a deux choix: réussir ou réussir.
Réussir c’est aussi prouver qu’on peut faire des choses à l’échelle internationale. C’est ce que j’avais promis depuis le début, j’ai dit que ça allait être un gros show, le plus grand spectacle que l’Algérie ait vu depuis son indépendance en 1962 et je pense que la promesse a été tenue. Les spectateurs algériens ont bien vu ça.
L’ovation mondiale a démontré que ce n’était pas un spectacle algéro-algérien mais d’une échelle internationale. L’ouverture est un grand show et la clôture encore plus grandiose.
Comment s’est déroulée l’organisation des JM ?
Pour tout événement d’envergure internationale qui draine des milliers de visiteurs et de participants, c’est une organisation très complexe parce que cela implique plusieurs choses. A mon niveau, la Commission des cérémonies d’ouverture et de clôture et des activités culturelles est une une commission qui touche pratiquement à toutes les autres, car il ne s’agit pas uniquement de la programmation culturelle ou de prestations artistiques, mais c’est aussi une organisation qui doit prendre en considération plein d’éléments, notamment des éléments logistiques, protocolaires, et surtout d’autres éléments qui sont de l’ordre de la répartition dans les espaces publics.
L’idée est surtout de concevoir un programme culturel riche, varié et diversifié qui répond à l’exigence de représenter le maximum d’éléments culturels algériens dans un espace défini qui est la ville d’Oran.
Des théâtres, salles d’exposition, musées, places publiques, bibliothèques, salles de cinéma et tous ces espaces ont été réquisitionnés durant toute la période, voire avant et après, pour communiquer et faire la promotion des Jeux méditerranéens.
L'événement était attendu depuis des mois. Plus on se rapprochait de l’événement, plus le suivi grandissait chez les organes de presse, les réseaux sociaux et même dans les sphères sociales et publiques.
Oran aujourd’hui est une capitale culturelle. On ne peut plus dire qu’elle respire le sport, elle respire aussi la culture et le tourisme. Tout Oran bat au rythme méditerranéen et cela fait énormément plaisir parce qu’on manque de ce genre d’événements que je qualifierais de “transversaux” qui font bouger tous les autres secteurs et touchent à la politique, à l’économie, à la culture et à la jeunesse.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez fait face ?
Nous avons fait face à énormément de problèmes. Nous avons fait appel à des professionnels et avons investi dans la jeunesse en termes de formation, de responsabilisation et d’aide à la professionnalisation, parce que c’est ainsi qu’en Algérie nous pourrons reprendre le relais et recommencer à rejoindre le rang des nations organisatrices de grands évènements.
Nous avons souhaité qu’il y ait une sorte d’investissement dans les ressources humaines, dans la spécialisation et faire appel à l’expertise internationale.
Ne pensez-vous pas que l’Algérie se doit de donner les moyens et les infrastructures nécessaires pour accueillir davantage de compétitions dans le futur ?
Sur ce plan-là on ne peut qu’applaudir les efforts qu’a mis l’Algérie pour la réussite de cet événement. Pour l’accueil des nations méditerranéennes, pour avoir mis Oran au pied d’égalité avec tout ce qui se passe ailleurs dans le monde en termes d’infrastructures sportives, touristiques, hôtelières et tout le reste.
Donc on s’attend à ce qu’Oran après 2022 ressemble à ce qu’a été Alger en 1975: une nouvelle capitale sportive et culturelle et que cela aille relancer la politique sportive en Algérie, notamment les sports d’élites.
Avez-vous fait appel à des entreprises étrangères pour l’organisation de cet événement ?
Oui bien sûr, pour des aspects techniques et technologiques, on peut dire des éléments qui sont liés aux show modernes du XII siècle à travers que ce soit le mapping, à synchroniser, ou la chorégraphie des drones, les grandes créations d’images ou de vidéos. Nous nous sommes permis d’engager les meilleurs au monde, les meilleurs prestataires et les meilleures boites afin de réaliser ce scénario, cette conception écrite par des mains algériennes, pensée par des algériens, composée par des Algériens. Et pour la réalisation, on a fait appel aux meilleurs au monde.
Cet événement sportif est-il un moyen de promouvoir le sport algérien ?
Oui, c’est ce genre d'événements qui lance la dynamique du pays sur certains aspects. Là on parle de sport et en général quand on met les moyens en termes d’infrastructures, d’organisation. Puis quand les résultats sont là, on aura droit à un grand palmarès comme celui qu’on est en train de voir avec la délégation nationale sportive sur les podiums depuis le début.
Nous avons battu le record des palmarès méditerranéens de l’Algérie, à J-2 de la clôture. C’est du jamais vu dans le palmarès algérien, c’est une source de motivation qui procure un sentiment de fierté. C’est positif et c’est le but attendu de ce genre d’événements.