Une vue de la destruction de l'hôpital Kamal Adwan après le retrait des forces israéliennes, Gaza, le 27 octobre 2024. / Photo: AA (AA)

Le ministère de la Santé du Hamas a accusé, lundi, l'armée israélienne de "bombarder et détruire" l'hôpital Kamal Adwan, le seul encore en fonction dans le nord de la bande de Gaza, faisant état "de nombreux blessés parmi le personnel médical et les patients".

L'armée israélienne a dit vérifier ces informations. Elle avait auparavant indiqué "opérer contre l'infrastructure (...) dans le nord et le centre" du territoire palestinien, un secteur où elle a lancé une offensive le 6 octobre, affirmant vouloir venir à bout d'unités du mouvement palestinien de résistance.

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Défiant les critiques internationales, Israël a également informé officiellement l'ONU, lundi, de l'interdiction de l'Unrwa, une agence considérée comme la "colonne vertébrale" de l'aide aux réfugiés dans les Territoires palestiniens occupés.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, l'armée "continue à violemment bombarder et détruire l'hôpital" Kamal Adwan, dont elle cible "toutes les parties".

Le directeur de l'établissement, situé à Beit Lahia, Houssam Abou Safia, a décrit une situation "catastrophique" après des frappes sans avertissement préalable.

"Le troisième étage de l'établissement aurait été à nouveau touché, blessant six enfants", a déclaré sur X le chef de l'Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

A la veille de la présidentielle aux Etats-Unis, principal allié d'Israël, les efforts diplomatiques pour mettre fin aux hostilités au Moyen-Orient sont restés infructueux.

- "Pas d'alternative" -

Une semaine après le vote par le Parlement d'une loi interdisant les activités en Israël de l'office de secours de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les Affaires étrangères "ont notifié l'ONU de l'annulation de l'accord entre Israël et l'Unrwa", selon un communiqué.

L'accord remonte à 1967, année du début de l'occupation par Israël des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, ainsi que Jérusalem-Est, où l'Unrwa a fourni pendant des décennies une aide essentielle -éducation, santé, services sociaux, aide alimentaire et en espèces.

Israël, pour qui l'Unrwa est une bête noire de longue date, a de nouveau accusé "des employés de l'organisation d'avoir participé à l'incursion du 7 octobre" 2023 dans le sud d'Israël.

"Si la loi est mise en œuvre, elle risque de provoquer l'effondrement de l'opération humanitaire internationale à Gaza, dont l'Unrwa est la colonne vertébrale", a averti Jonathan Fowler, un porte-parole de l'agence.

"Il n'y a simplement pas d'alternative à l'Unrwa", a réagi sur X Tedros Adhanom Ghebreyesus, pour qui l'interdiction "ne rendra pas Israël plus sûr" mais va "seulement augmenter les souffrances" des Palestiniens.

Israël a précisé à l'ONU que l'interdiction de l'Unrwa entrera en vigueur à l'issue "d'une période de trois mois".

L'Assemblée générale de l'ONU doit tenir, mercredi, une session consacrée à l'Unrwa.

- "Tuer tout le peuple palestinien" -

"Actuellement, le peuple palestinien dépend presque entièrement de l'aide venant de l'étranger, surtout de l'Unrwa, et l'interrompre revient à tuer tout le peuple palestinien", réagit Abdel Karim Kallab, à Khan Younès, dans le sud de Gaza.

Pour le Hamas, la décision d'Israël "est une tentative de dénier aux réfugiés le droit de retourner dans leurs foyers".

Ce mouvement a par ailleurs affirmé lundi s'être entretenu avec son rival du Fatah au Caire, de la guerre à Gaza et des efforts en vue de parvenir à un consensus national palestinien.

Israël a juré de détruire le Hamas. L'offensive israélienne lancée à Gaza depuis le 7 octobre a fait 43.374 morts, en majorité des civils, selon les données des autorités palestiniennes à Gaza, jugées fiables par l'ONU. La grande majorité des habitants du petit territoire assiégé ont été déplacés.

- "Cela ne suffit pas" -

Selon le chef de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, la moyenne quotidienne des camions autorisés par Israël à entrer dans Gaza est tombée à 30 en octobre, ce qui "ne suffit pas pour répondre aux besoins de plus de 2 millions de personnes, dont beaucoup sont affamées et malades et vivent dans des conditions désespérées".

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