Le texte préparé par Londres propose une "voie verte" pour les biens importés en Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne (AP)

La Grande-Bretagne va proposer lundi de s'affranchir des règles post-Brexit qui encadrent les échanges commerciaux avec l'Irlande du Nord, une démarche qui va amplifier des tensions avec l'Union européenne croissantes depuis que le protocole est entré en vigueur l'an dernier.

Dans le cadre de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, le Premier ministre britannique Boris Johnson a accepté un accord destiné à maintenir l'Irlande du Nord dans le marché unique européen et dans l'union douanière afin de préserver la libre circulation des biens avec l'Irlande fixée par l'accord de paix du Vendredi Saint.

Le protocole nord-irlandais prévoit des contrôles douaniers entre la province et le reste du Royaume-Uni, ce que dénoncent des communautés locales pro-Britanniques, disant y voir une érosion de leur place au sein du Royaume-Uni.

Boris Johnson a déclaré par le passé que la mise en œuvre du protocole nuisait aux échanges commerciaux au sein du Royaume-Uni et menaçait la stabilité politique en Irlande du Nord.

Un projet de loi visant à s'affranchir unilatéralement du protocole sera présenté au Parlement par la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss.

Selon Bruxelles, une telle mesure pourrait contrevenir au droit international. L'exécutif européen pourrait en réponse lancer une procédure en justice ou prendre des mesures de rétorsion, comme l'imposition de taxes douanières.

Le texte préparé par Londres devrait, d'après des informations de presse, proposer une "voie verte" pour les biens importés en Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne, supprimer les règles empêchant la province de bénéficier d'une aide fiscale et mettre fin au rôle d'arbitre de la Cour européenne de justice.

Il s'agit d'un test pour l'autorité de Boris Johnson, alors que 41% des députés de son Parti conservateur se sont prononcés la semaine dernière, lors d'un vote de confiance, pour qu'il soit déchu de son poste de Premier ministre.

Reuters