plus de 46 000 personnes ont été tuées dans l'assaut génocidaire d'Israël à Gaza / Photo: AFP (AFP)

Le Hamas a déclaré que les négociations sur certaines questions essentielles pour un accord de cessez-le-feu à Gaza avaient progressé, a déclaré à Reuters un responsable du groupe palestinien.

"Les négociations sur certaines questions essentielles ont progressé et nous nous efforçons de conclure bientôt ce qui reste à faire", a ajouté ce responsable anonyme.

La déclaration officielle du groupe est intervenue après que les médiateurs aient donné à Israël et au Hamas un projet final d'accord pour mettre fin à la guerre à Gaza, après une "percée" à minuit dans les pourparlers auxquels ont assisté les envoyés de Joe Biden et de Donald Trump.

Le fonctionnaire a expliqué que le texte relatif à un cessez-le-feu et à un échange de prisonniers avait été présenté par le Qatar aux deux parties lors des discussions qui se sont déroulées dimanche à Doha et auxquelles ont participé les chefs des agences d'espionnage israéliennes Mossad et Shin Bet, ainsi que le Premier ministre du Qatar.

"Les prochaines 24 heures seront cruciales pour parvenir à un accord", a martelé le fonctionnaire, qualifiant le projet de résultat d'une percée réalisée dans les premières heures de lundi.

Il a indiqué que Steve Witkoff, qui deviendra l'envoyé américain lorsque M. Trump reprendra la présidence des États-Unis la semaine prochaine, a participé aux discussions. Une source américaine a indiqué que l'envoyé sortant de l'administration Biden, Brett McGurk, était également présent.

Les responsables des deux parties, tout en s'abstenant de confirmer qu'un projet final avait été conclu, ont décrit les progrès accomplis lors des pourparlers.

Un haut fonctionnaire israélien a affirmé qu'un accord pourrait être conclu dans les prochains jours si le Hamas répondait à une proposition.

Un responsable palestinien proche des pourparlers a expliqué de son côté que les informations en provenance de Doha étaient "très prometteuses", ajoutant que "les écarts se réduisaient et qu'il y avait des progrès dans les négociations" : "Les écarts se resserrent et l'on s'achemine vers un accord si tout se passe bien jusqu'à la fin.

Israël a toutefois démenti les informations diffusées par les médias selon lesquelles il aurait reçu un "projet final" d'accord de cessez-le-feu à Gaza. Le quotidien israélien Haaretz, citant une source israélienne, a nié qu'un projet final ait été envoyé.

Les États-Unis, le Qatar et l'Égypte travaillent depuis plus d'un an sur des pourparlers visant à mettre fin à la guerre à Gaza, sans succès jusqu'à présent.

"L'enfer à payer"

Depuis des mois, les deux parties se sont entendues sur le principe d'un arrêt des combats en échange de la libération des otages détenus par le Hamas et des prisonniers palestiniens détenus par Israël. Toutefois, le Hamas a toujours insisté sur le fait que l'accord devait conduire à une cessation permanente de la guerre et au retrait israélien de Gaza, tandis qu'Israël a déclaré qu'il ne mettrait pas fin à la guerre tant que le Hamas n'aurait pas été démantelé.

L'investiture de M. Trump, le 20 janvier, est désormais largement considérée dans la région comme une date butoir de facto. Le président élu a déclaré qu'il y aurait "l'enfer à payer" si les otages détenus par le Hamas n'étaient pas libérés avant son entrée en fonction, tandis que le président sortant, M. Biden, a également insisté pour qu'un accord soit conclu avant son départ.

Il a indiqué que les discussions se sont poursuivies jusqu'aux premières heures de lundi, M. Witkoff poussant la délégation israélienne à Doha et le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani poussant les responsables du Hamas à finaliser un accord.

Le chef de l'agence égyptienne des renseignements généraux, Hassan Mahmoud Rashad, se trouvait également dans la capitale qatarie dans le cadre des pourparlers, a indiqué le responsable.

M. Witkoff, envoyé de M. Trump, s'est rendu à plusieurs reprises au Qatar et en Israël depuis la fin du mois de novembre. Il était à Doha vendredi et s'est rendu en Israël pour rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu samedi avant de retourner à Doha.

M. Biden s'est également entretenu dimanche par téléphone avec M. Netanyahu, soulignant "la nécessité immédiate d'un cessez-le-feu à Gaza et du retour des otages, avec une augmentation de l'aide humanitaire rendue possible par l'arrêt des combats dans le cadre de l'accord", a déclaré la Maison Blanche.

Israël a lancé son assaut sur Gaza après que les combattants du Hamas ont franchi ses frontières en octobre 2023, tuant 1 200 personnes et prenant plus de 250 otages, selon les décomptes israéliens.

Depuis lors, plus de 46 000 personnes ont été tuées dans l'assaut génocidaire d'Israël à Gaza, selon les autorités sanitaires palestiniennes, et une grande partie de l'enclave a été détruite et la majeure partie de sa population déplacée.

Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, un nationaliste intransigeant qui s'est opposé aux précédentes tentatives d'accord, a dénoncé les dernières propositions comme une "capitulation" et une "catastrophe pour la sécurité nationale de l'État d'Israël".

L'effusion de sang s'est poursuivie à Gaza lundi, les frappes de l'armée israélienne ayant fait au moins 21 morts, selon les médecins, dont cinq ont été tués lors d'une frappe israélienne sur une école de la ville de Gaza abritant des familles déplacées.

Au cours des derniers mois, les combats ont été particulièrement intenses à la lisière nord de la bande de Gaza, où Israël dit essayer d'empêcher le Hamas de se regrouper et où les Palestiniens accusent Israël de chercher à dépeupler de façon permanente une zone tampon.

Le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abu Ubaida, a déclaré que les combattants de la résistance du groupe avaient attaqué les forces israéliennes dans la région, tuant au moins 10 soldats et en blessant des dizaines d'autres au cours des 72 dernières heures. Israël a confirmé samedi que quatre soldats avaient été tués.

Agences