La démission d’Ariel Henry a été annoncée par le président du Guyana et de la Communauté des Caraïbes (Caricom), Mohamed Irfaan Ali, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion en Jamaïque entre les pays des Caraïbes, les représentants de l'ONU et plusieurs pays, dont la France et les États-Unis, sur la crise en Haïti, selon des médias français.
‘’Nous saluons la démission du Premier ministre Ariel Henry avec la création d'un conseil présidentiel de transition et la nomination d'un Premier ministre par intérim. Je veux remercier le Premier ministre Henry pour son service rendu à Haïti, son engagement envers le peuple haïtien et je vous demande de l’applaudir’’, a déclaré Mohamed Irfaan Ali.
Le président de la Caricom a évoqué en ce sens ‘’un accord de gouvernance transitoire ouvrant la voie à une transition pacifique du pouvoir, à la continuité de la gouvernance, à un plan d’action à court terme en matière de sécurité et à des élections libres et équitables’’.
Port-au-Prince est le théâtre d’une escalade des violences liées aux gangs qui exigent la démission d'Ariel Henry. Des affrontements ont éclaté entre policiers et bandes armées qui ont attaqué des sites stratégiques comme le palais présidentiel, des commissariats ou encore des prisons.
Les autorités haïtiennes ont décrété, il y a une semaine, l'état d'urgence, assorti d'un couvre-feu nocturne (prolongé jeudi d’une semaine), dans le département de l'Ouest, qui comprend la capitale, sans toutefois réussir à rétablir l’ordre.
Dans la nuit de samedi à dimanche, Washington a évacué par hélicoptère son personnel diplomatique non essentiel. Lundi, l’Union européenne a évacué l'ensemble de son personnel.
Le Premier ministre haïtien s’est retrouvé bloqué à Porto Rico après avoir été empêché de rentrer dans son pays.
Ariel Henry a échangé à distance avec les membres de la Caricom au cours de la réunion. Il a ensuite confirmé sa démission lors d'un entretien téléphonique, lundi, avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui se trouvait en Jamaïque, selon un responsable américain.
Haïti est sans président ni parlement et n'a connu aucune élection depuis 2016. Le dernier chef d'État, Jovenel Moïse, a été assassiné en 2021. Ariel Henry, avait été désigné par Jovenel Moïse, et devait quitter ses fonctions début février.
Début mars, il a signé un accord à Nairobi qui permet l'envoi de policiers kényans en Haïti.