Daniel Levy, ancien diplomate israélien et responsable de l’institut de politique US-Middle East Project, a souligné mardi, l’importance de la sécurité pour les Israéliens et les Palestiniens, rappelant, lors d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU, les tragédies que subissent les enfants palestiniens.
“Une minute de silence pour chacun des enfants Bibas serait appropriée, tout comme une minute de silence pour chacun des plus de 18 000 enfants palestiniens tués dans la dévastation israélienne de Gaza. Ce silence durerait plus de 300 heures”, a lancé Daniel Levy.
Levy a également insisté sur le fait que “le déplacement forcé illégal des Palestiniens ne doit être ni approuvé ni encouragé par aucun État, encore moins par un État membre permanent du Conseil de sécurité”, en référence au plan de Trump de déplacer les Palestiniens de Gaza.
“Nous savons que des tentatives ont été faites par le passé pour expulser les Palestiniens. Aucun des deux peuples ne sera nettoyé ethniquement ni soumis à une violence génocidaire”, a-t-il ajouté.
Israël “sape toute résolution politique viable”
L’envoyé de la Palestine à l’ONU, Riyad Mansour, a également dénoncé les actions militaires contre les Palestiniens, accusant Israël d’appliquer une stratégie délibérée visant à “se débarrasser de la démographie palestinienne”.
“Le plan israélien est clair à Gaza, à Jérusalem-Est et dans le reste de la Cisjordanie : éliminer la démographie palestinienne pour s’emparer de la géographie palestinienne”, a déclaré Mansour devant le Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant que cela “n’arrivera jamais”.
Mansour a insisté sur le fait qu’”il n’y a pas de solution militaire à ce conflit, seulement une solution politique”.
Il a soutenu que, tandis qu’Israël poursuit son assaut militaire de grande envergure – ciblant des camps de réfugiés et d’innombrables civils –, il sape simultanément toute résolution politique viable en démantelant la solution à deux États au profit d’une annexion permanente.
“Assez de sang versé, assez d’agonie, assez de souffrance” a-t-il martelé.
Il a souligné qu’Israël avait tué au moins 50 000 Palestiniens, “mutilé, déplacé, arrêté arbitrairement, torturé et causé des souffrances à des millions de Palestiniens”.
Mansour a évoqué les voix bouleversantes de jeunes victimes, dont Hind Rajab, 5 ans, et Layan Hamadeh, 15 ans, dont les histoires témoignent de la tragédie incessante.
“Alors que nous vous demandons de connaître les histoires de nos enfants et de retenir leurs noms, nous adressons nos condoléances à la famille Bibas. Rien ne justifie ce qui est arrivé à Kfir et Ariel Bibas ni à leur mère Shiri. Ils auraient dû être en sécurité chez eux, avec leur famille, tout comme nos enfants devraient être en sécurité chez eux avec leur famille”, a-t-il ajouté.
Appelant le Conseil de sécurité à faire respecter le droit international et à protéger les enfants, il a affirmé que “les Palestiniens et les Israéliens ne sont pas destinés à être en guerre éternellement”.
Hind Rajab s’est retrouvée piégée dans la voiture de sa famille le 29 janvier après que celle-ci a été prise sous le feu de l'armée israélienne à Gaza. Elle a été retrouvée morte après près de deux semaines d’incertitude.
Hind voyageait avec sa famille, dont sa cousine de 15 ans, Layan, fuyant les combats dans le nord de Gaza lorsqu’ils ont été pris sous le feu israélien, selon le Croissant-Rouge palestinien.
Entourées des corps de leurs proches, elles ont appelé à l’aide et une ambulance du Croissant-Rouge a été envoyée.
Selon l’organisation humanitaire, Layan a été tuée alors qu’elle parlait à l’équipe du Croissant-Rouge par téléphone, tandis que des tirs se faisaient entendre en arrière-plan.
Lorsque l’équipe a rappelé, c’est Hind qui a répondu, probablement seule survivante dans la voiture. Peu après, tout contact avec elle a été perdu.
