Le dysfonctionnement du système de santé à Gaza fait craindre une éruption des maladies infectieuses pouvant entraîner un nombre élevé de morts. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) redoute que le nombre de décès consécutif aux maladies infectieuses ne dépasse celui des victimes palestiniennes des bombardements israéliens sur Gaza.
D’après les statistiques du ministère de la Santé de Gaza, au moins 15.000 personnes sont déjà mortes depuis le début de la guerre le 7 octobre dernier, dont 40% d’enfants.
“À terme, nous verrons plus de personnes mourir de maladies que nous n'en voyons même à cause des bombardements si nous ne parvenons pas à rétablir ce système de santé", a déclaré Margaret Harris porte-parole de l'OMS lors d'un point de presse de l'ONU à Genève.
La responsable de l’OMS a réitéré ses inquiétudes quant à une augmentation des maladies infectieuses, en particulier la diarrhée chez les nourrissons et les enfants, les cas chez les personnes âgées de cinq ans et plus ayant atteint plus de 100 fois les niveaux normaux début novembre.
Menacés par la soif, du fait du dysfonctionnement du système de traitement et de distribution d’eau, les habitants de Gaza consomment des eaux souillées. L’ONU avait déjà recensé 44.000 cas de diarrhées le 18 novembre dernier.
Pour sa part, James Elder, porte-parole de l'Agence des Nations Unies pour l'enfance à Gaza, a déclaré aux journalistes par liaison vidéo que les hôpitaux de l’enclave palestinienne étaient plein d'enfants souffrant de brûlures, de blessures par éclats d'obus et de gastro-entérite dues à la consommation d'eau sale.
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Outre les menaces d’épidémie, il y a aussi les risques de famine qui plane sur Gaza. La trêve observée depuis vendredi a permis l’acheminement de denrées alimentaires. Le Programme alimentaire mondial a ‘’livré de la nourriture vitale à plus de 120.000 personnes à Gaza depuis vendredi dernier, jour de l’entrée en vigueur de la trêve humanitaire’’.
Durant ce point de presse, la directrice du PAM pour le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et l'Europe de l'Est, Corinne Fleischer, a indiqué que grâce à cette trêve temporaire, ‘’nos équipes ont commencé à agir sur le terrain et se rendre dans des zones où nous n'avions pas pu nous rendre depuis longtemps (...) Ce que nous voyons est catastrophique’’.
‘’Le risque élevé de famine est désormais sous nos yeux, et pour le prévenir, le PAM doit être en mesure d'apporter de la nourriture à grande échelle et de la distribuer en toute sécurité’’, a-t-elle ajouté.
Corinne Fleischer a estimé qu’une ‘’trêve de six jours n’est pas suffisante pour apporter toute l'assistance nécessaire’’, ajoutant que ‘’les habitants de Gaza doivent manger quotidiennement, et pas seulement pendant six jours’’.
Le Programme alimentaire mondial et l’Organisation mondiale de la santé plaident ainsi pour un “un calme à long terme” pour mieux s’occuper des 2,5 millions de gazaouis en détresse.