Sous la pression du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte, les négociations reprennent alors que tout le monde craint une réponse iranienne à l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismail Hanyeh.
Ces négociations vont reprendre alors que les divisions au sein du gouvernement israélien sont flagrantes. Il n’est plus possible de croire à une cohésion sans faille de l’éxécutif. Le ministre israélien de la Défense a vertement critiqué le Premier ministre Netanyahu lors d’une réunion à la Knesset avec la commission de Défense lundi dernier. Selon le ministre qui privilégie un retour négocié des otages, les affirmations de Netanyahu d’une victoire totale sur le Hamas sont des “idioties”. .
Les révélations de ces critiques acerbes venant d’un ministre de premier ordre dans la guerre menée à Gaza a fait trembler de colère les députés du Likoud, le parti de Netanyahu, qui ont réclamé la démission du ministre.
Israël doit choisir entre guerre totale et négociations
Le chef de l’armée défend l’idée d’un accord pour la libération des otages. Selon le ministre, Israël, se trouvant à un carrefour,doit choisir entre aller vers une libération des otages, un cessez-le-feu négocié à Gaza, ou continuer à bombarder l’enclave palestinienne mais sans un retour assuré des otages et lancer une confrontation directe sur le sol libanais avec l’Iran.
En décrivant ces deux scénarios, Yoav Gallant critique ouvertement les projets de guerre totale défendus par les deux ministres d’extrême droite, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir. Le ministre de la défense israélien juge que ce scénario serait dangereux pour Israël pour un résultat incertain. Ce n’est que le dernier épisode de tensions larvées qui existent depuis des mois entre l’appareil militaire et Netanyahu. Des généraux de premier plan, dont le chef d’état-major, Herzi Halevi, rejoints par les chefs des organes de renseignement, Mossad (extérieur) et Shin Beth (intérieur) avaient à plusieurs reprises exprimé leur désaccord.
Israël veut-il négocier ?
C’est la question que se posent de plus en plus de responsables israéliens. Le Premier ministre ne fait-il que gagner du temps pour ménager son allié américain en feignant une volonté de négocier ?
Le communiqué du bureau du Premier ministre publié en réponse aux déclarations de Gallant semble montrer que Netanyahu reste droit dans ses bottes. Il accuse le ministre de la Défense de mettre en péril les chances de trouver un accord pour les otages avec un discours “anti-Israélien”. Selon le bureau du Premier ministre israélien, le seul responsable de l’échec des négociations pour un accord sur les otages serait le nouveau chef du Hamas, Yahya Sinwar.
Aucune allusion à l’assassinat, attribué à Israël, de l’ancien chef du Hamas, d’Ismail Hanyeh. Et c’est bien cette contradiction qui divise au sein de l’appareil israélien, les négociations ont maintes fois achoppé parce que le Premier ministre ajoutait de nouvelles conditions au dernier moment et accumulait les provocations sur le terrain en bombardant les civils sans relâche.
Le communiqué du Premier ministre se termine par cette conclusion: “Israël n’a qu’une option, éliminer le Hamas, libérer les otages et ce but sera atteint. C’est la directive donnée par le Premier ministre Netanyahu.”