Gaza: nouveau plan pour un cessez-le-feu, jugé "positif" par le Hamas / Photo: Reuters (Reuters)

Dans une allocution depuis la Maison Blanche, M. Biden a appelé le Hamas à accepter ce plan, soumis selon lui au Hamas via le médiateur qatari.

"Nous ne pouvons pas laisser passer" cette occasion d'un accord à Gaza, a lancé Joe Biden au huitième mois d'une guerre dévastatrice dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine selon l'ONU. "Il est temps que cette guerre se termine", a-t-il affirmé.

La première phase, a dit M. Biden, serait un cessez-le-feu total, avec un retrait des troupes israéliennes des "zones habitées de Gaza" pour une durée de six semaines.

L'arrêt des combats, toujours selon lui, serait accompagné de la libération de certains otages israéliens enlevés durant l'attaque du 7 octobre, notamment les femmes et les malades, et de la remise en liberté des otages palestiniens détenus par Israël.

Ce cessez-le-feu temporaire pourrait devenir "permanent" si le Hamas "respecte ses engagements", a ajouté le président américain. La phase suivante du plan comprendrait notamment la libération de tous les otages encore détenus.

"Le Hamas considère positivement ce qui a été inclus aujourd'hui dans le discours du président américain Joe Biden quant à un cessez-le-feu permanent, le retrait des forces israéliennes de Gaza, la reconstruction et l'échange de prisonniers", a indiqué pour sa part le mouvement palestinien dans un communiqué.

Sans faire référence au discours de M. Biden, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué que le gouvernement était "uni dans son désir de ramener" les otages "aussi vite que possible" et que le Premier ministre avait "autorisé l'équipe de négociations à présenter un plan pour atteindre cet objectif".

Mais il a, dans le même temps, souligné que "la guerre ne s'arrêterait "pas tant que tous ses buts ne (seraient) pas atteints", citant "le retour" de tous les otages et "l'élimination des capacités militaires et gouvernementales du Hamas". La feuille de route proposée par Israël permet de "maintenir ces principes", poursuit-il.

"Lueur d'espoir"

Ces développements ont suscité un concert de réactions internationales, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres appelant Israël et le Hamas à "saisir l'occasion" afin d'en arriver à une "paix durable au Moyen-Orient".

Cette dernière proposition est "réaliste et "offre une réelle opportunité d'avancer vers une fin de la guerre et des souffrances des civils à Gaza", a commenté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

La proposition "offre une lueur d'espoir et éventuellement une issue pour débloquer le conflit", a commenté la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a promu vendredi la nouvelle feuille de route sur Gaza dévoilée par Joe Biden en vue d'un cessez-le-feu lors d'appels avec ses homologues de la Jordanie, de l'Arabie saoudite et de la Turquie.

"Nous ne pouvons laisser cette occasion filer", a commenté en Israël le Forum des familles d'otages, en appelant la société civile à se mobiliser pour pousser les dirigeants politiques à accepter et mettre en œuvre la proposition.

"Pas négociables"

Le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait indiqué vendredi que son mouvement avait informé les médiateurs que ses "exigences", surtout un cessez-le-feu permanent et un retrait total d'Israël de la bande de Gaza, n'étaient "pas négociables".

L'annonce de Joe Biden est intervenue au moment où les forces israéliennes ont progressé jusqu'au centre de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza devenue l'épicentre du conflit, et pris le contrôle du "Corridor de Philadelphie", une zone tampon stratégique à la frontière entre ce territoire palestinien et l'Egypte.

Les offensives israéliennes ont détruit de nombreux quartiers, déplacé la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza et provoqué une catastrophe humanitaire majeure.

Vendredi, des témoins ont fait état de frappes israéliennes contre Rafah, théâtre dimanche d'une frappe israélienne fatale à 45 personnes dans un camp de déplacés.

Sur le plan humanitaire, Le Caire et Israël se renvoient la responsabilité du blocage de l'acheminement de l'aide par le poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, fermé depuis que l'armée israélienne en a pris le contrôle côté palestinien le 7 mai.

Le passage de Rafah est crucial pour l'entrée de cette aide. Et avec le début de l'offensive à Rafah, la vie est devenue "apocalyptique" dans certaines zones de la bande de Gaza, s'est alarmée l'ONU.

A ce jour, plus de 36.280 Palestiniens, en majorité des civils, ont été massacrés par l’armée israélienne.

Agences