"Depuis les informations de ce matin faisant état d'un raid sur l'hôpital Kamal Adwan dans le nord de la bande de Gaza, nous avons perdu le contact avec le personnel sur place", a déclaré le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur X vendredi midi, en ajoutant : "Ce développement est profondément inquiétant étant donné le nombre de patients servis et de personnes abritées sur place".
Plusieurs membres du personnel médical ont été blessés lorsque l'armée israélienne a de nouveau pris pour cible l'hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, avec des tirs d'artillerie et des coups de feu, et les soldats ont ensuite pris d'assaut l'établissement de santé, y endommageant les équipements essentiels pour sauver des vies.
L'armée israélienne a également bombardé la principale station d'oxygène de l'hôpital, la rendant inopérante, ont indiqué des sources médicales à Anadolu.
Avant la dernière attaque israélienne, Tedros a noté dans sa déclaration que l'OMS et ses partenaires avaient réussi à atteindre l'hôpital Kamal Adwan tard dans la nuit de jeudi à vendredi, au milieu des hostilités, et avaient transféré 23 patients et 26 soignants à l'hôpital Al-Shifa.
Selon le chef de l'OMS, l'équipe a également fourni 180 unités de sang, du matériel de traumatologie et de chirurgie, ainsi que des médicaments pour plus de 5 000 patients.
Il a précisé que l'hôpital débordait de près de 200 patients - un flux constant de cas de traumatismes horribles - et qu'il accueillait des centaines de personnes à la recherche d'un abri.
"L'accès aux hôpitaux de Gaza devient incroyablement difficile et expose notre personnel à des dangers inutiles", a déclaré M. Tedros.
Il a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à la protection des hôpitaux, des patients, des professionnels de la santé et des humanitaires. "Tout le monde à Gaza a besoin de paix", a-t-il souligné.
Israël poursuit son offensive dévastatrice sur Gaza depuis une attaque menée en octobre dernier par le groupe de résistance palestinien Hamas, malgré une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat.
Depuis, plus de 42 800 personnes ont été tuées, principalement des femmes et des enfants, et plus de 100 500 autres ont été blessées, selon les autorités sanitaires locales.
L'assaut israélien a forcé la quasi-totalité de la population du territoire à chercher refuge ailleurs alors qu’un blocus permanent a entraîné de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments.
Israël fait l'objet d'une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice pour ses actions à Gaza.
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