A Ramallah, en Cisjordanie, les ex-prisonniers ont été hissés sur des épaules et ont enlacé leurs proches. Quatre d'entre eux ont été hospitalisés. / Photo: AFP (AFP) (AFP)

L'accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza entre Israël et le Hamas.

Les otages israéliens libérés

Après 498 jours de captivité à Gaza, Sacha Trupanov, un Israélo-Russe de 29 ans, Yaïr Horn, un Israélo-Argentin de 46 ans, et Sagui Dekel-Chen, un Israélo-Américain de 36 ans, ont été libérés à Khan Younès, dans le sud de Gaza.

Avant d'être remis à la Croix-Rouge internationale et transférés par l'armée en Israël, les trois hommes ont été exhibés sur une scène, entourés de combattants du Hamas et du Jihad islamique, un mouvement palestinien allié.

Les trois Israéliens, qui doivent subir des examens médicaux, avaient été enlevés au kibboutz Nir Oz (sud d'Israël) lors de l'attaque du 7 octobre. Sur les 251 personnes alors emmenées à Gaza, 70 sont toujours détenues, dont au moins 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.

La libération des prisonniers palestiniens

En retour, Israël a de son côté confirmé avoir libéré 369 prisonniers palestiniens. À bord de bus, ils ont été transférés principalement dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, où ils ont été accueillis par des foules en liesse.

À Ramallah, en Cisjordanie, les ex-prisonniers ont été hissés sur des épaules et ont enlacé leurs proches. Quatre d'entre eux ont été hospitalisés.

D'après Hassan Awis, l’un des prisonniers libérés, les conditions de détention étaient "très difficiles", faisant notamment état d’actes de "torture", mais il a également exprimé sa joie de retrouver sa famille.

Parmi les libérés, 24 ont été expulsés en Égypte. Sourire aux lèvres, ils ont salué la foule depuis les bus franchissant la frontière.

D'après une source proche des négociations, les médiateurs ont assuré au Hamas qu'Israël "autoriserait l'entrée des caravanes et des équipements lourds une fois le processus d'échange de prisonniers achevé", selon les termes de l'accord qui prévoit une augmentation de l'aide humanitaire.

La première phase de la trêve, qui doit s'achever le 1er mars, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1 134 Palestiniens.

Au total, 33 otages israéliens, dont huit décédés, doivent être remis à Israël contre la libération de 1 900 prisonniers palestiniens.

Visite de Marco Rubio en Israël

La libération des otages intervient alors que le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, est attendu ce soir en Israël.

Il doit rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a exprimé sa volonté de collaborer avec l'allié américain pour libérer tous les otages "aussi vite que possible". Le Hamas, de son côté, a appelé Washington à "contraindre" Israël à respecter ses engagements dans le cadre de cette trêve.

Les médiateurs égyptien et qatari ont redoublé d'efforts pour préserver le cessez-le-feu, après que le Hamas a menacé, ces derniers jours, de suspendre les libérations et Israël de reprendre les hostilités, chaque camp accusant l'autre de violer l'accord.

Après les libérations, l'association du Forum des familles d'otages a appelé Israël et le Hamas à ne pas laisser la trêve "s'effondrer".

Négociations vers un accord de paix durable ?

Selon une source proche des négociations, les médiateurs espèrent entamer "la semaine prochaine à Doha" les pourparlers sur la deuxième phase de l’accord.

Celle-ci vise à libérer tous les otages et mettre fin à la guerre, avant une phase finale dédiée à la reconstruction de Gaza, un immense chantier estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

Sur le sort à plus long terme de Gaza, un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Riyad, pour discuter du plan du président américain Donald Trump, qui prévoit une prise de contrôle de Gaza par les États-Unis et le déplacement de sa population vers l’Égypte et la Jordanie.

L'offensive israélienne à Gaza, qui a provoqué un désastre humanitaire, a tué au moins 48 264 Palestiniens, principalement des civils, selon les données du ministère de la Santé de Gaza, jugées fiables par l'ONU.

TRT Français et agences