Des policiers palestiniens de Gaza, lors de l'hommage d'un des leurs, tué par Israël. / Photo: AFP (AFP)

L’armée israélienne a attaqué lundi à l’aube le complexe médical d’Al Shifa, à l’ouest de la ville de Gaza, où de violents affrontements ont eu lieu entre les forces spéciales israéliennes et des combattants de la résistance palestinienne.

C’est la quatrième fois depuis le début de l’opération militaire israélienne à Gaza en octobre 2023, que le plus grand complexe hospitalier de l’enclave palestinienne est attaqué.

Pourtant, la veille, rapporte Al Jazeera, 13 camions humanitaires sont arrivés dans le nord de Gaza pour la première fois depuis quatre mois sans être refoulés par l'armée israélienne ni entraîner le massacre de demandeurs d'aide palestiniens affamés. Les habitants du camp de réfugiés de Jabalia, affluant vers l’entrepôt de l’UNRWA, souligne le site internet The Mondoweiss, ont fait preuve d’une discipline remarquable. Sans aucune commune mesure avec les habituelles bousculades.

Paradoxalement, c’est la distribution réussie de cette précieuse aide alimentaire dans le nord de Gaza qui aurait conduit l’armée israélienne à lancer son raid meurtrier sur l’hôpital Al Shifa le lendemain, d’après plusieurs médias arabes.

Selon le narratif des autorités israéliennes, l’hôpital Al Shifa qui abrite par ailleurs des dizaines de milliers de déplacés, servirait de refuge à des cadres du commandement du Hamas à Gaza.

L’assaut sur le complexe médical ciblait une personne : Faiq Mabhouh, directeur des opérations de la police. En tant que responsable, il était chargé de faire respecter l’ordre dans le nord de Gaza. Cadre civil, il n’appartenait pas à la branche armée du Hamas : les Brigades Qassam. C’est la raison pour laquelle il opérait en civil, au vu et su des autorités. Mais il a commencé à se cacher lorsque l’armée israélienne a pris pour cible des policiers de Gaza.

Faiq Mabhouh a réussi à garantir l’ordre et la discipline pendant la distribution de l’aide dans le nord de Gaza. Une situation mal perçue par les autorités israéliennes qui visiblement souhaitent que le désordre et le chaos soient associés aux opérations de distribution de vivres.

Le semblant d’ordre en vigueur dans le nord de Gaza est perçu par l’armée israélienne comme le signe de l’emprise du Hamas sur la population, explique The Mondoweiss.

L’un des aspects les plus importants du prétendu scénario de “l’après-Hamas” d’Israël est que les activités quotidiennes seraient gérées par les familles et les tribus locales. Les clans traditionnels de Gaza avaient une plus grande influence dans l’enclave côtière, avant l’accession au pouvoir du Hamas en 2007.

La neutralisation de la police civile de Gaza participe de l’affaiblissement du Hamas et par ricochet, du retour sur la scène des pouvoirs des tribus locales.

Les raids à répétition sur le complexe médical Al Shifa visent donc à neutraliser ce qui reste de la police civile du Hamas, pour donner plus de pouvoir aux chefs de tribus locales avec lesquels Israël compte diriger l’enclave. C’est en tout cas, le résultat des enquêtes du site The Mondoweiss.


TRT Français et agences