Une vue de Gaza après les bombardements israéliens. / Photo : AA (AA)

Des bombardements israéliens meurtriers ont visé mardi la bande de Gaza, au 200ᵉ jour de la guerre israélienne sur l’enclave assiégée, où aucun signe de répit n’est visible à l’horizon pendant que se prépare une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah.

Le ministère de la Santé à Gaza a dénombré mardi 32 morts en 24 heures à travers la bande de Gaza, où des frappes aériennes et des tirs d'artillerie ont visé notamment les secteurs de Boureij et de Nousseirat, dans le centre.

C’est dans ce contexte que le Sénat américain a approuvé une aide militaire de 26 milliards de dollars à Israël, afin notamment de renforcer son bouclier antimissile "Dôme de fer" déployé à ses frontières.

Cette aide à Israël "est un gage clair de la force de notre alliance et elle envoie un message fort à tous nos ennemis", s’est réjoui sur X le chef de la diplomatie israélienne Israel Katz.

Cette aide intervient sur fond de manifestations pro-palestiniennes sur des campus américains et à l'heure de craintes de capitales étrangères, y compris de Washington, à propos d’une éventuelle opération terrestre à Rafah, où s'entassent environ 1,5 million de Palestiniens.

Évacuation de Rafah en vue

Selon des responsables égyptiens, cités par le Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils vers la ville proche de Khan Younès, notamment, où il prévoit d'installer des abris et des centres de distribution de nourriture.

Cette opération d'évacuation durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les États-Unis, l'Égypte et d'autres pays arabes tels que les Émirats arabes unis, selon ces responsables.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a fait savoir qu'il étudiait une "série de mesures à prendre en préparation des opérations à Rafah, en particulier sur l'évacuation des civils".

Ce projet d'offensive suscite la réprobation de la communauté internationale, à commencer par Washington, qui redoute un bain de sang.

L'organisation britannique Oxfam a publié le 3 avril, avec douze ONG, un appel au cessez-le-feu, rappelant que 1,3 million de civils, dont au moins 610.000 enfants, se trouvaient à Rafah "directement dans la ligne de tir".

"On ne voit pour l'instant aucun plan d'évacuation pour les civils" de Rafah, a déclaré Fabrizio Carboni, directeur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), pour qui une évacuation massive n'est "pas possible" dans les conditions actuelles.

D'autres s'inquiètent aussi pour l'acheminement de l'aide humanitaire, qui arrive principalement depuis l'Égypte dans le territoire menacé de famine. Une offensive "nous couperait de notre artère vitale: le passage de Rafah", a expliqué Ahmed Bayram, porte-parole du NRC au Moyen-Orient.

La guerre israélienne acharnée sur Gaza a fait près de 35.000 morts depuis le 7 octobre et contraint au déplacement 85 % de la population.


TRT Français et agences